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Union des paysans: la relève agricole se fait rare

L'Union suisse des paysans regrette que la situation économique défavorable décourage les jeunes de prendre la relève des agriculteurs partant à la retraite. Le revenu moyen annuel est bas et le volume horaire de travail hebdo dépasse souvent les 60 heures.

05 janv. 2016, 13:02
Les agriculteurs se plaignaient à Berne de leurs mauvaises conditions de travail. La question de la relève a refait surface ce mardi.

Les agriculteurs suisses peinent à trouver de jeunes repreneurs pour leur exploitation. C'est le cas d'un paysan de plus de 50 ans sur trois. En cause, une situation économique défavorable, un revenu faible et des conditions de travail difficiles.

A cela s'ajoutent 24% d'exploitations pour lesquelles la question de la relève reste incertaine, a déclaré le directeur de l'Union suisse des paysans (USP) Jacques Bourgeois mardi à Zollikofen (BE). Les familles paysannes doivent en outre toujours plus s'appuyer sur une activité accessoire pour subsister.

Un revenu annuel moyen de 50'000 francs, quelque 60 heures de travail par semaine et des prix de production très bas: la nouvelle génération d'agriculteurs n'est pas convaincue par les conditions cadres fixées par la branche. Elles ne garantissent pas une agriculture profitable à long terme, affirme M. Bourgeois.

Les jeunes se tournent ainsi vers d'autres secteurs, où les perspectives sont meilleures. Pour le directeur de l'USP, les objectifs et la mission de l'agriculture fixés dans la constitution sont sérieusement menacés.

Plus de diplômés

Présent à la conférence de presse, un jeune éleveur de chèvres à Villargiroud (FR) témoigne. Bien que la demande en fromage de chèvre soit bonne, le prix de 1,30 franc par kilo ne doit pas baisser. Sinon, "la situation deviendrait difficile", illustre le Fribourgeois cité dans le communiqué. L'exploitation qu'il gère avec son père ne pourrait pas survivre sans revenu annexe. Tous deux travaillent à temps partiel à l'extérieur.

Cependant, le nombre de diplômes obtenus est passé de 900 à 1200 depuis 2003. L'USP note que les diplômés ont souvent suivi une deuxième formation de manière raccourcie ou qu'ils ont effectué une formation de rattrapage.

Le taux plus élevé de nouveaux agriculteurs ne suffit toutefois pas à combler le changement structurel que traverse le secteur actuellement, déclare Hans Hofer, responsable du domaine de formation professionnelle initiale à Inforama. Les faibles obtentions du diplôme entre 1995 et 2005 se font ressentir aujourd'hui, car les agriculteurs concernés sont désormais en âge de reprendre une exploitation, poursuit l'intéressé.

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