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Trois fournisseurs d'électricité s'accordent sur le projet de nouvelles centrales nucléaires en Suisse

Les fournisseurs d'électricité Axpo, Alpiq et FMB se sont mis d'accord quant à la planification et la construction de deux nouvelles centrales nucléaires. Celles-ci remplaceront les capacités de production nucléaire qui seront supprimées en Suisse et les contrats d'importation de France.

23 déc. 2010, 13:39

Après «d'intenses négociations», les trois fournisseurs ont décidé de participer chacun pour un tiers à une société de planification commune, ont-ils écrit aujourd'hui dans un communiqué. La société avancera sur les projets de nouvelles centrales à Beznau (AG), Gösgen (SO) et Mühleberg (BE). La sélection définitive de deux nouveaux sites sera effectuée à mi-2012.

La décision quant à l'ordre de construction sera prise au plus tard avant le projet de message et de décision, conformément à la procédure de l'Office fédéral de l'énergie (OFEN), précise le communiqué. Jusque là, «l'objectif est de planifier en partenariat trois projets comparables».

La concurrence entre le groupe Axpo, Alpiq et les Forces motrices bernoises (FMB) n'est donc pas terminée. Mais «cette approche permet d'accélérer les procédures politiques et administratives, d'exploiter les synergies et de réduire les coûts», expliquent les trois entreprises.

Affaire à 10 milliards
Pour les trois patrons, cités dans le communiqué, l'accord constitue «une percée importante» et un «jalon sur la voie d'un approvisionnement en électricité sûr et fiable en Suisse». «Les négociations entre les groupes ont certes duré longtemps», a dit à l'ATS Martin Bahnmüller, porte-parole d'Alpiq. Vu l'importance des investissements, ce n'est toutefois pas surprenant: «Il en va tout de même de 10 milliards de francs».

«C'est bien pour eux», a réagi Marianne Zünd, responsable de la  communication de l'OFEN. Mais pour l'Office fédéral, cela ne change rien à la procédure. «Nous avons toujours trois demandes à traiter», soit les trois demandes d'autorisation générale déposées respectivement par FMB pour Mühleberg, Axpo pour Beznau et Alpiq pour Gösgen.

Le Conseil fédéral se prononcera probablement en 2012. «Il peut encore se décider pour une, deux ou trois nouvelles centrales», a rappelé Marianne Zünd.

Le dossier passera ensuite au Parlement. Puis le peuple aura certainement le dernier mot. La votation populaire pourrait avoir lieu en 2013. En cas de oui, les deux nouvelles centrales pourraient être connectées au réseau entre 2025 et 2027.

Handicap pour Alpiq
Dans la concurrence à la construction aux nouvelles centrales, Alpiq part avec un handicap concernant le site choisi, Gösgen étant la centrale la plus moderne. Si l'administration fédérale considère les trois projets présentés comme équivalents, cette dernière risque de ne pas être remplacée.

«Nous soutenons tout de même totalement l'accord conclu», a assuré Martin Bahnmüller. Si les sites de Mühleberg et Beznau sont choisis, Alpiq «pourra vivre avec cette décision», a-t-il ajouté. «Ce qui compte, c'est que les trois fournisseurs participent de manière égale aux nouvelles centrales, indépendamment du site choisi».

La centrale nucléaire de Gösgen a été inaugurée en 1978. Beznau I livre du courant depuis 1969 et Beznau II depuis 1972. C'est également en 1972 que Mühleberg est entrée en action. Il est désormais prévu que ces centrales cessent d'être opératives en 2020.

Les Bernois votent en février
Les citoyens du canton de Berne voteront le 13 février sur le remplacement de la centrale nucléaire de Mühleberg. L'issue du vote n'a pas un caractère contraignant, mais informera la Confédération sur la popularité du nucléaire. De son côté, le canton soutient le renouvellement de la centrale.

Le gouvernement bernois conteste toutefois les chiffres de FMB sur le coût de l'opération. Selon lui, il pourrait monter jusqu'à 15,7 milliards, contre 7 à 9 milliards estimés par le groupe d'électricité. /ats

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