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Suisse: une commune d'Uri refuse d'accueillir un centre de requérants d'asile

Jeudi soir, dans la commune de Seelisberg (UR), devait avoir lieu une séance pour présenter la mise en place du centre de requérants d'asile dans la commune. La présentation n'a toutefois pas pu être menée à bien puisque les habitants ont quitté la salle en signe de protestations.

05 août 2016, 08:14
Les habitants de la commune de Seelisberg s'opposent au projet de centre de requérants d'asile (illustration).

Remous dans la commune uranaise de Seelisberg lors d'une session d'information liée à la mise en place d'un centre d'asile. La responsable en charge de l'événement a été chahutée et a dû abandonner sa présentation.

Quelque 400 personnes se sont rendues jeudi soir dans la salle de gymnastique locale de ce village de 700 habitants au bord du lac des Quatre-Cantons pour assister à la séance. La conseillère d'Etat chargée des affaires sociales Barbara Bär (PLR) était accompagnée de représentants du canton et de la Croix-Rouge. 

Elle devait présenter la mise en place du centre de requérants d'asile à l'ancien hôtel Löwen. L'établissement doit accueillir jusqu'à 60 personnes. Son ouverture est prévue en septembre.

Mais les choses se sont corsées dès le début de l'allocution de la ministre. "Pas comme ça", a interjecté la porte-parole d'une société d'intérêts contre l'installation du centre. Celle-ci reproche à l'élue son manque de respect et de politesse et affirme que la commune a été mise devant le fait accompli durant les vacances d'été.

Seelisberg vit du tourisme et n'est pas xénophobe, a précisé un membre du parlement uranais PDC Oswald Ziegler. Mais la commune ne peut pas supporter une soixantaine de demandeurs d'asile sous peine de la mener à la ruine, a souligné ce citoyen de Seelisberg. Et de préconiser une distribution proportionnelle des réfugiés dans les vingt communes du canton.

Interruption

En signe de protestations, les villageois ont quitté la salle peu à peu. Quelques-uns sont restés pour écouter ce que Barbara Bär avait à dire. Une heure après le début de la séance maintes fois perturbée, la conseillère d'Etat a définitivement interrompu sa présentation, suivant la proposition du président de la commune Karl Huser-Lüönd.

Elle s'est dite déçue de l'opposition véhémente de la commune et a critiqué l'attitude de ses représentants. Ceux-ci ont exacerbé le débat au lieu de calmer les esprits, regrette-t-elle.

Table ronde

Malgré ce revers, Barbara Bär ne compte pas renoncer à installer un centre d'accueil à Seelisberg, explique-t-elle à l'ats. Elle est prête à discuter du nombre de places envisagé pour cet établissement. Mme Bär compte maintenant convoquer une table ronde réunissant des représentants du canton, de la commune et des sociétés d'intérêts.

L'ancien hôtel Löwen à Seelisberg et un établissement plus grand à Altdorf sont les seules installations dont dispose Uri pour accueillir les requérants. Ceux-ci sont logés par petits groupes dans des appartements, mais les capacités d'hébergement par ce biais sont désormais atteintes. Et le canton doit héberger environ 200 nouveaux migrants cette année.

Le gouvernement uranais avait averti les habitants de Seelisberg au début des vacances d'été. Le centre de requérants d'asile doit ouvrir en septembre et être opérationnel pendant deux ans au moins. Il sera géré par la Croix-Rouge.

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