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Pilatus ou aide au développement, il faudra choisir

21 févr. 2008, 12:00

Les pays qui perçoivent une aide au développement de la part de la Suisse ne devraient plus pouvoir importer des Pilatus de type PC-9. Pour la conseillère fédérale Doris Leuthard, cette condition permettrait d'éviter que l'avion d'entraînement ne soit muni de bombes.

La cheffe du Département fédéral de l'économie est en revanche opposée à l'idée de considérer à nouveau les PC-9 comme du matériel de guerre. Depuis 1996, ils tombent sous le coup de la loi sur les biens utilisables à des fins civiles et militaires et leur exportation ne peut être interdite que si les pays destinataires sont sous le coup d'un embargo de l'Union européenne ou de l'ONU.

Revenir sur ce statut pourrait inciter les ateliers Pilatus, situés à Stans (NW), à délocaliser à l'étranger, a expliqué Doris Leuthard dans une interview accordée hier à la «Neue Luzerner Zeitung». En tant que ministre de l'Economie, l'Argovienne ne peut pas se permettre que 400 à 500 emplois disparaissent en Suisse centrale, a-t-elle expliqué.

Pour éviter qu'un PC-9 ne se retrouve une nouvelle fois impliqué dans des actes de guerre, comme cela semble avoir été le cas récemment au Tchad, Doris Leuthard propose donc que plus aucun appareil de ce type, c'est-à-dire un avion d'entraînement qui peut être muni de munitions, ne soit exporté dans les pays qui reçoivent une aide au développement de la part de la Suisse.

Si un pays a besoin d'aide au développement, il devrait avoir d'autres priorités que celle d'acheter un avion d'entraînement, a argumenté la ministre démocrate-chrétienne, ce qui permettrait en outre de continuer à ne pas considérer les PC-9 comme du matériel de guerre et donc de maintenir des emplois en Suisse. Doris Leuthard ne sait pas encore si elle va faire une proposition en ce sens au Conseil fédéral. Ce qui est certain, c'est que son département présentera d'ici à fin mars un rapport dans lequel l'armement de PC-9 au Tchad sera analysé en détail.

Selon des images rapportées par les médias au début de l'année, l'armée tchadienne aurait armé un PC-9 acheté en 2006 comme avion d'entraînement et pourrait l'avoir utilisé dans des combats.

Pour le Groupe pour une Suisse sans armée, cet épisode montre le cynisme de la politique extérieure helvétique, puisque l'aide au développement suisse s'active depuis des années dans la région. / ats

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