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Les Red Hot Chili Peppers n'ont pas pimenté le Paléo

Pour le lancement du Paléo, les Red Hot Chili Peppers pimentent moins que prévu. Mardi soir sur la plaine de l'Asse, le groupe américain tant attendu n'a pas fait l'effet escompté.

19 juil. 2017, 06:44
Les Red Hot Chili Peppers ne s'étaient produits qu'une seule fois en Suisse romande, à la Dolce Vita à Lausanne.

Sans vouloir à tout prix filer la métaphore culinaire, il y a des soirs comme ça, où la sauce ne prend pas. Où le rajout d’épices ne parvient qu’à déséquilibrer les saveurs. C’était un peu le cas ce mardi 18 juillet pour le concert des Red Hot Chili Peppers à Paléo. L’événement majeur, celui présenté lors de la conférence de presse d’annonce de la programmation comme un moment de grâce forcément évident.

La venue des quatre Californiens à elle seule était déjà en soi exceptionnelle, c’est entendu. Mais peut-être les attentes étaient-elles trop hautes et peut-être ont-elles croisé dans leur ascension fébrile un groupe pris dans une spirale inverse, entre rumeurs de retraite anticipée et fatigue de la route.

 

Force et fragilités

Retour sur la Plaine de l’Asse, avant-hier soir. Avec huit minutes d’avance sur le planning, les Red Hot Chili Peppers lancent l’intro de l’excellent «starter» «Can’t Stop». Galop de Chad Smith à la batterie, vrombissements rêches du bassiste Flea, chaos guitaristique extatique de Josh Klinghoffer. Tout y est. Tout est là pour faire de cette soirée la communion espérée.

Le show est énorme, les écrans circulaires sur scène répandent les coloris flashys du groupe dans la foule. Mais le son est brouillon au possible. C’est là la fragilité des Red Hot Chili Peppers. Leur formule à la fois humble et frondeuse, qui n’a recours à aucun artifice - bandes enregistrées, musiciens surnuméraires - qu’on trouve souvent sur les grandes scènes foulées par des monstres de ce calibre, a les inconvénients de ses avantages. Tendu à la corde, le quatuor ne repose que sur la qualité de ses individualités et est condamné chaque soir à l’exploit de trouver la fusion parfaite.

Fusion heurtée

.Mardi, cette fusion était heurtée. Entre les anciens brûlots viscéraux («Me & My Friends», «Suck My Kiss»), les langueurs plus latines de «Californication» ou «Scar Tissue» - par ailleurs destructurées guitaristiquement et peu habilement par un Josh Klinghoffer un brin cyclothymique dans son jeu et chantées en mode justesse aléatoire par Anthony Kiedis - et une certaine aseptisation pop plus récente, les Red_Hot Chili Peppers n’ont pas pu faire décoller la nuit. Malgré le punch de Flea, malgré la classe de_Chad Smith.

 

Vaines jams

Dur à ce stade de ne pas se remémorer la sublime alchimie scénique du bassiste et de l’ancien guitariste John Frusciante, face à face, perdus dans des improvisations paroxystiques qui toujours menaient quelque part. Leur pendant 2017, en ce 18 juillet, tenait plus de tentatives énervées de jams adolescentes entre deux musiciens tentant chacun de sauver l’affaire à force d’excès de notes. D’excès de piment. Sans pour autant que ça ne pique le palais. Dommage.

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