Accusé d'avoir abattu l'amant de sa femme en mars 2011 de huit coups de pistolet, un restaurateur de 55 ans a tenté d'expliquer son geste jeudi devant le Tribunal pénal de la Gruyère. Selon lui, il n'y pas eu un seul élément déclencheur.
"J'ai perdu les pédales", a-t-il dit très ému et se tamponnant les yeux. "Ce que j'ai fait est abominable". Il a en particulier expliqué combien il savait ce que devait ressentir le jeune frère de la victime, ayant lui-même perdu un frère de manière tragique.
Quasi toute la matinée a été consacrée à son audition qui se poursuit encore. Le président du tribunal est revenu plusieurs fois à la charge pour savoir quand l'homme a compris que sa femme le trompait avec leur jeune cuisinier.
Jalousie et suspicion croissante
Au cours de l'instruction, l'homme a dit que ce n'est que mi-février, soit un mois avant le drame, qu'il a su que sa femme avait une relation extra-conjugale. Son audition jeudi matin a montré combien la situation était tendue entre les époux depuis juin 2010 et combien la jalousie le rongeait, provoquant plusieurs explications avec sa femme et l'amant. "Elle me traitait de fou".
"Au début quand on vous dit des mensonges, vous y croyez, avec le temps, vous y croyez moins, après, on se force à y croire". L'insistance du juge s'explique par l'enjeu pénal: le geste du restaurateur contre le jeune amant de sa femme de 28 ans est-il un meurtre passionnel ou un meurtre? Il est à noter que l'acte d'accusation le renvoie devant le tribunal pour meurtre.