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Meurtre d'Adeline: les experts suisses ne préconisent pas l'internement à vie de Fabrice A.

Pour les experts suisses qui se sont exprimés mercredi au 3e jour du procès du meurtrier présumé d'Adeline, la sociothérapeute égorgée en 2013 lors d'une sortie, il est impossible de se prononcer sur l'évolution du prévenu à long terme.

17 mai 2017, 19:10
Fabrice A. (à gauche) encourt l'internement à vie. Cette peine exige cependant que deux expertises psychiatriques concluent que l'accusé est "durablement non amendable".

Entendus mercredi par le Tribunal criminel de Genève, les deux experts suisses qui ont examiné Fabrice A., le meurtrier d'Adeline, ont refusé de préconiser un internement à vie de l'accusé. A leurs yeux, il est impossible de se prononcer sur l'évolution du prévenu à long terme.

Alexandra Rageth et Eric Luke rejoignent la conclusion des deux psychiatres français, auditionnés la veille, qui avaient souligné l'absence d'éléments cliniques permettant d'affirmer que Fabrice A. n'évoluera jamais. Tous les experts s'accordent cependant à dire qu'à court terme le risque de récidive du prévenu est très élevé.

Selon les docteurs suisses, Fabrice A., lorsqu'il était détenu à la Pâquerette, a développé une pulsion d'égorger. Cet imaginaire n'a pas surgi au moment où il tranchait la gorge de sa sociothérapeute, lors d'une sortie accompagnée, mais a été entretenu pendant de longs mois, notamment par le visionnage de films violents dans sa cellule.

Toute puissance

Pour la psychiatre, la dimension sexuelle de l'acte homicide ne fait pas de doute. "Nous n'avons pas d'autres hypothèses". Fabrice A. a ressenti un sentiment de domination inégalé au moment où il a pu choisir entre la vie et la mort d'Adeline, quand le couteau touche la gorge de sa victime et entre dans la chair.

C'est la jouissance du quart de millième de seconde que le prévenu a évoquée, a précisé M.Luke. Les deux psychiatres sont cependant convaincus que Fabrice A. ne leur a pas tout dit à propos de son meurtre. 

Les experts pensent aussi que l'accusé leur a menti délibérément sur certains points. "Il n'a pas dit ce qu'il a fait avec le foulard" que la police a retrouvé aux pieds de la victime, a ainsi fait remarquer la doctoresse. Pour elle, Fabrice A., quand il parle, tend à se mettre dans une position où il apparaît sous un jour favorable.

Fabrice A. encourt l'internement à vie. Cette peine exige cependant, selon la loi, que deux expertises psychiatriques concluent que l'accusé est "durablement non amendable". Le procès se poursuit jeudi avec l'audition par le Tribunal criminel de la famille d'Adeline, puis les réquisitions du procureur général Olivier Jornot.

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