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Meurtre d'Adeline: Fabrice A. va tenter d'échapper à l'internement à vie

Dans dix jours s'ouvrira le procès du meurtrier présumé de la sociothérapeute Adeline, assassinée en 2013. L'ancien détenu de la Pâquerette risque l'internement à vie. Le Ministère public aura la liberté de requérir cette ultime mesure même si les experts ne le recommandent pas.

23 sept. 2016, 07:16
Le procès de Fabrice A. devant le Tribunal criminel de Genève doit durer dix jours.

Le procès très attendu de Fabrice A., le meurtrier présumé d'Adeline, s'ouvre dans dix jours. L'ancien détenu de la Pâquerette, 42 ans, devra répondre de l'assassinat de sa sociothérapeute. Il risque l'internement à vie.

Les faits, qui ont bouleversé la Suisse, se sont déroulés voilà un peu plus de trois ans. L'accusé, condamné à 20 ans de prison cumulés pour deux viols, avait obtenu la permission de faire une sortie thérapeutique accompagnée dans un centre équestre. Le but était de le préparer à une éventuelle libération conditionnelle.

Crime sauvage

Les responsables du manège n'ont jamais vu arriver Fabrice A. et son éducatrice. Au lendemain de sa disparition, Adeline, 34 ans, a été retrouvée égorgée, attachée à un arbre, dans un bois tout proche du centre équestre, à Bellevue (GE). L'accusé a été arrêté, après trois jours de traque, en Pologne, près de la frontière allemande.

Il était au volant de la voiture dans laquelle il était monté avec Adeline pour sortir de la prison de Champ-Dollon. Dans le véhicule, à côté du fugitif, se trouvait un couteau qu'il avait acheté durant sa sortie accompagnée dans un magasin spécialisé. Il avait prétexté avoir besoin d'un outil pour curer les sabots des chevaux.

Tourmente politique

Le meurtre de la sociothérapeute, qui avait une fille de huit mois, a secoué le monde politique et des voix se sont élevées pour remettre en question la prise en charge des détenus considérés comme dangereux. Une enquête administrative a été confiée à l'ancien conseiller d'Etat Bernard Ziegler, qui a rendu un rapport sévère.

La directrice du Service d'application des peines et des mesures (SAPEM) et la responsable du centre de sociothérapie de la Pâquerette se sont aussi retrouvées au coeur de la tempête. Le Grand Conseil a également voté la création d'une commission d'enquête parlementaire qui rendra son rapport d'ici à janvier 2017.

Le procès de Fabrice A. devant le Tribunal criminel de Genève doit durer dix jours. Une vingtaine de médias se sont annoncés pour suivre les débats. Des mesures de sécurité importantes seront prises au Palais de justice. Le temps du procès, l'accusé sera détenu à la prison de Champ-Dollon, là où se trouvait la Pâquerette.

L'établissement, dont la mission était de resocialiser les détenus souffrant de graves troubles de la personnalité et les préparer à une future remise en liberté, a été fermé après le drame.

Très dangereux

L'internement à vie constituera l'un des enjeux du procès. Le Ministère public aura la liberté de requérir cette ultime mesure, la plus lourde prévue par le Code pénal, bien que les experts mandatés pour dresser le profil psychologique de Fabrice A. ne la recommandent pas. Ils considèrent toutefois le prévenu comme un psychopathe extrêmement dangereux.

L'affaire Fabrice A. renvoie immanquablement au procès de Claude D., le bourreau de Marie, qui a été condamné en appel dans le canton de Vaud à la prison à perpétuité et à l'internement à vie. Comme dans le drame de la Pâquerette, les juges vaudois ont eu affaire à un accusé récidiviste, doté d'une personnalité retorse et particulièrement inquiétante.

Outre l'assassinat, Fabrice A. devra aussi répondre de séquestration, car il a menacé sa victime avec un couteau et entravé sa liberté de mouvement, de contrainte sexuelle, car il l'a forcée à subir un baiser alors qu'elle était ligotée à un arbre, et de vol des effets personnels d'Adeline et de sa voiture de service.

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