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La répression des hooligans ne suffit pas

30 déc. 2009, 08:59

Les dispositifs policiers et les interdictions de stade ne résoudront pas à eux seuls le problème des supporters violents. Des voix s'élèvent pour une politique qui ne se base pas seulement sur la répression, mais aussi sur la prévention.

«Dans d'autres domaines ce principe est admis, alors pourquoi pas dans le sport?», lance Thomas Gander, directeur de Fancoaching suisse. Il faut des sanctions, admet le travailleur social. Mais, seule, «la répression accentue le problème».

C'est pourtant cette voie que la Suisse a choisie. En 2006, la loi visant au maintien de la sécurité intérieure a été révisée en vue de l'Euro 2008. Limitée à fin 2009, elle est remplacée dès le 1er janvier par un concordat intercantonal qui reprend le dispositif. Il prévoit notamment des interdictions de stade, l'obligation de se présenter à la police, voire la mise en garde à vue. Dix-huit cantons y ont adhéré.

L'Office fédéral de la police (Fedpol) estime à 250 les hooligans prêts à agir très violemment. Quelque 1500 personnes seraient en outre «disposées à la violence».

Après l'Eurofoot, les polices de Suisse ont été confrontées à un regain de violence. Elles ont enregistré 80 événements marqués par des actes de violence. Plus de 150 personnes ont été blessées et plus de 200 ont été arrêtées.

Pour le chercheur Thomas Busset, du CIES de Neuchâtel, la distinction faite ces dernières années entre les «ultras», supporters d'une équipe véhiculant une forte charge émotionnelle, et hooligans, qui cherchent la violence de prime abord, tend à s'estomper. On parle désormais plutôt de «supportérisme violent».

Ces cinq dernières années, il y a de plus en plus de monde dans le «kop», observe Thomas Gander. On y trouve des jeunes entre 15 et 21 ans. C'est une sorte de culture jeune, de groupe, qui peut déboucher sur de la violence.

Pour Thomas Busset, «le fait qu'on ait misé sur la répression a fait changer les attitudes des supporters, qui se sont en partie radicalisés». Déjà observé à l'étranger, le phénomène était prévisible, note-t-il. /ats

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