Les 184 pages écrites par Claude Rouiller font trop souvent froid dans le dos. L’ancien président du Tribunal fédéral a présenté hier son rapport sur l’affaire d’un père condamné en mars à 18 ans de prison, à Yverdon, pour avoir abusé de ses enfants.
Ce ne serait qu’un fait divers, même tragique, si cette famille n’avait pas été placée pendant près de 20 ans sous la protection de l’Etat, a souligné Claude Rouiller. Dès 1997, le juge d’Ormont-Dessous avait affirmé que les parents n’avaient pas les aptitudes psychologiques et intellectuelles pour s’occuper d’une famille. Une curatelle éducative avait alors été décidée. Cette mesure, «la plus lénifiante», restera malheureusement la seule appliquée alors qu’il aurait fallu prendre des dispositions beaucoup plus énergiques et radicales, aboutissant à sortir les huit enfants (nés entre 1996 et 2014) de ce milieu «pernicieux».
En clair, le droit «sacro-saint» de la protection des enfants a été...