Après le ratage du spectacle "Champions", Philippe Leuba dit avoir compris la leçon. "Nous avons tiré les enseignements" de cette affaire, a déclaré mardi le conseiller d'Etat vaudois au Grand Conseil. Reste que cet échec apporte de l'eau au moulin des élus peu emballés par la candidature de Vaud et du Valais aux JO 2026.
Organiser les Jeux Olympiques 2026, "c'est juste n'importe quoi! A quand l'exposition universelle à Goumoens-la-Ville?", s'est enflammé le député Philippe Vuillemin (PLR) devant le plénum. "Certains milieux doivent être raisonnables. On se calme". Il faut d'abord réussir une manifestation avant d'en organiser une autre, a-t-il ajouté.
Le socialiste Nicolas Rochat Fernandez s'est de son côté dit "pantois" après la récente annonce de la candidature de la Suisse occidentale aux JO. Pour lui, "la prudence est de rigueur" après l'expérience de "Champions". Auteur d'une interpellation sur cet échec, il a notamment mis un avant un certain amateurisme dans l'organisation du spectacle.
Pour lui, le canton se doit de participer aux manifestations sportives. "Mais il y a lieu de revoir la méthodologie de l'analyse des risques", défend le chef de groupe socialiste.
Message reçu
Pour "Champions", le message est passé, a en substance répondu Philippe Leuba ainsi qu'à une interpellation des Verts. Reprenant les propos d'un député estimant "qu'on est toujours plus sage après", le ministre PLR de l'économie et des sports a annoncé travailler à une modification de la loi.
Dans sa réponse aux deux textes, le gouvernement précise que le département de Philippe Leuba "préparera notamment une modification de la loi sur l'éducation physique et le sport pour établir les limites financières au-delà desquelles la compétence d'octroyer des subventions à des manifestations".
Gros déficit
Pour rappel, "Champions" s'est déroulé fin novembre en hommage aux 100 ans du Comité international olympique (CIO) à Lausanne. L'événement s'est bouclé sur un important déficit: 1,2 million de francs sur un budget de 2,3 millions.
Le Conseil d'Etat avait vivement critiqué le déroulement des opérations et tapé sur les doigts du département de Philippe Leuba. Au final, Vaud et Lausanne paieront ce déficit à parts égales. Pour le canton de Vaud, il ne reste que 100'000 francs à payer vu l'ampleur des subventions déjà accordées.