Treize gardiens de la prison de Champ-Dollon, à Genève, ont reçu une amende de 650 francs chacun pour avoir manifesté sans autorisation le 4 février. Ce samedi matin-là, ils faisaient partie d'un groupe d'une soixantaine d'employés venus soutenir leur directeur.
Les treize geôliers ont été condamnés par le Service des contraventions pour infraction à la loi sur les manifestations sur le domaine public, qui exige le dépôt d'une demande d'autorisation, a indiqué jeudi à l'ats leur avocat Robert Assaël, confirmant une information de la Tribune de Genève et du Matin. Un des buts de la loi est de pouvoir se retourner contre les organisateurs en cas de débordements.
Or il ne s'agissait pas d'une manifestation mais d'une "rencontre spontanée et bon enfant, sans organisation préalable", dénonce Me Assaël. L'homme de loi estime qu'il s'agit d'une sanction politique maladroite et contre-productive: "Pour démotiver les gardiens, on ne pouvait pas faire mieux que de les poursuivre injustement."
Opposition faite
Ces employés réagissaient, dans le calme, à l'annonce du départ du directeur de Champ-Dollon, Constantin Franziskakis, en poste depuis 2008 et appelé à occuper de nouvelles fonctions au sein du Département de l'économie et de la sécurité. Ils contestaient par ailleurs le directeur de l'Office cantonal de la détention Philippe Bertschy, sur place ce jour-là pour une visite avec des députés.
Opposition a été faite contre les treize amendes, selon Me Assaël. Si le Service des contraventions maintient sa position, le dossier sera transmis au Tribunal de police. Quant à la procédure disciplinaire engagée à l'encontre des treize gardiens, elle vient d'être abandonnée.