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Douanes: les Ports Francs de Genève dans le viseur de la France

Les Ports Francs de Genève sont pointés du doigt par la France. En cause: leur opacité, qui pourrait servir notamment au financement du terrorisme, selon le ministre Michel Sapin.

12 oct. 2016, 10:14
Comme avec les comptes en banque des citoyens français, le gouvernement français veut connaître l'identité des propriétaires des œuvres d'art déposées dans ces ports francs, des entrepôts exemptés de droits de douane et de TVA.

Après le secret bancaire, la France vise désormais les Ports Francs de Genève. Le ministre français de l’économie Michel Sapin les a pointés du doigt au sein du G20. Son argument: leur opacité pourrait servir au financement du terrorisme.

"Ces ports francs sont présents dans certains pays. Je pense en particulier à la Suisse, mais pas seulement ", a expliqué Michel Sapin à Washington le week-end dernier à l'occasion d'une réunion du G20 finances.

Michel Sapin a pourtant attiré l'attention de ses collègues directement sur le "très grand port franc de Genève". Le ministre français a d'ailleurs affirmé en avoir parlé avec le conseiller fédéral Ueli Maurer, présent également aux Etats-Unis pour l'assemblée annuelle du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.

Une "opacité" dénoncée

Comme avec les comptes en banque des citoyens français, le gouvernement français veut connaître l'identité des propriétaires des œuvres d'art déposées dans ces ports francs, des entrepôts exemptés de droits de douane et de TVA.

Selon Michel Sapin, ces lieux ont "la possibilité d'accueillir ou de stocker dans un bâtiment ou dans un hangar un certain nombre de marchandises (...) sans payer de taxe dans un premier temps". "Une opacité" dénoncée par M. Sapin qui souhaite davantage de "transparence".

Pour attirer l'attention du G20, la France a brandi la menace du terrorisme. "Il est ennuyeux que les noms des propriétaires ne soient pas connus. Les objets d'art peuvent être le produit de trafics permettant de financer le terrorisme", a affirmé le ministre.

Michel Sapin a notamment assuré que des œuvres dérobées en Syrie et en Irak pouvaient être revendues pour financer le groupe Etat islamique. Il a toutefois reconnu que la Suisse avait pris des mesures.

"La Confédération a adopté un certain nombre de dispositions récentes pour créer des obligations de transparence ", a-t-il expliqué. Il faisait allusion à l'ordonnance adoptée à la fin 2015 imposant de nouvelles contraintes. " Il faut que ceci puisse rentrer effectivement dans les faits ", a toutefois exigé le ministre.

 

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