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Cinq ans après Fukushima, la volonté de sortir du nucléaire s'essouffle en Suisse

Au lendemain de la catastrophe de Fukushima, la Suisse avait décidé de sortir du nucléaire. Cinq ans plus tard, cette volonté s'est effritée, les Verts perdent du terrain et le Parlement refuse de limiter la durée de vie des centrales.

11 mars 2016, 11:07
Mühleberg fermera en 2019, mais la Suisse est encore loin de la sortie du nucléaire.

L'effet Fukushima a été de courte durée en Suisse: s'il a freiné le retour en force de l'énergie atomique, il n'a pas pour autant déclenché une vague de fermetures de centrales, dont les réacteurs peuvent continuer de tourner sans date limite. Seule Mühleberg tirera la prise en 2019.

La Confédération a réagi promptement à la suite du tremblement de terre et du tsunami du 11 mars 2011 au Japon. Trois jours plus tard, la conseillère fédérale Doris Leuthard abandonne l'idée de construire trois nouvelles centrales nucléaires. Le camp bourgeois prend également ses distances avec les pro-nucléaires.

 

Le 25 mai 2011, le Conseil fédéral décide que la Suisse sortira du nucléaire. Il présente alors sa stratégie énergétique 2050 et mise sur un développement des énergies hydraulique et renouvelable, ainsi que sur les économies d'énergie.

L'exécutif refuse toutefois de tirer la prise des centrales existantes. Elles seront arrêtées au terme de leur durée de vie et ne seront pas remplacées. Cette décision ne suffit pas aux yeux de la gauche. Dans la foulée, les Verts lancent une initiative exigeant une sortie l'atome dans les 45 ans à venir.

De leur côté, les chambres fédérales confirment cette volonté de sortir du nucléaire. Mais parallèlement, l'effet Fukushima s'essouffle: les Verts encaissent une cuisante défaite des élections fédérales de 2011.

Le National tourne casaque

Aujourd'hui, la durée de vie des centrales continue à faire débat. Doit-elle être illimitée? Fin 2014, le Conseil national décide, lors du débat sur la stratégie énergétique, de limiter l'âge maximal d'une centrale à 60 ans. Concrètement, il faudrait débrancher Beznau I en 2029 et Beznau II en 2031. Le groupe bernois BKW décide, lui, de tirer la prise de Mühleberg en décembre 2019.

La Chambre des cantons ne veut pas entendre parler d'une durée limitée. Après les dernières élections fédérales qui débouchent sur un renforcement de la droite, les sénateurs sont rejoints par leurs homologues du National. Les députés décident également de supprimer le concept de sécurité à long terme que les propriétaires des centrales devraient présenter à l'Inspection fédérale de la sécurité nucléaire.

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