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Manifestation anti-Erdogan: la Turquie met la pression, Berne ouvre une enquête et porte plainte

Une manifestation anti-Erdogan samedi à Berne a créé une forte réaction des autorités turques. Dimanche, l'ambassadeur suisse a été convoqué à Ankara pour exiger une enquête. Le Ministère public a lancé une procédure pénale. La ville de Berne portera plainte.

26 mars 2017, 15:12
/ Màj. le 26 mars 2017 à 17:25
Cette affiche a soulevé la colère des autorités turques.

Le Ministère public régional Berne-Mitteland a ouvert dimanche une procédure pénale après la manifestation anti-Erdogan samedi à Berne. Une banderole a suscité l'ire du président turc. La Ville de Berne portera plainte.

Sur la banderole incriminée, on peut voir M. Erdogan visé par un pistolet, avec le slogan "Kill Erdogan with his own weapons" (Tuez ou tue Erdogan avec ses propres armes). L'affiche a été introduite dans la manifestation par un groupe d'autonomistes de gauche.

Les autorités turques ont exigé une enquête de la Suisse pour que les responsables rendent des comptes. Un avis partagé par le Ministère public régional, qui a ouvert une procédure pénale pour appel public au crime ou à la violence, a indiqué à l'ats Dominik Jäggi, porte-parole de la police cantonale bernoise. Il s'agit maintenant de déterminer dans quelle mesure les éléments constitutifs de l'infraction sont réunis.

La police avait remarqué la banderole lors de la manifestation, et immédiatement ouvert une enquête. Pour l'heure, personne n'a été arrêté.

Le directeur de la sécurité de la Ville de Berne, Reto Nause (PDC), a fait savoir dimanche à l'ats qu'une plainte serait déposée suite à ces événements, car les conditions fixées dans l'autorisation de manifester n'ont pas été respectées. Il n'était pas en mesure de dire qui viserait la plainte.

L'ambassadeur suisse en Turquie convoqué à Ankara

Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a confirmé que l'ambassadeur suisse en Turquie Walter Haffner a été convoqué dimanche au ministère des affaires étrangère à Ankara. Le gouvernement turc reproche notamment à la Suisse d'avoir autorisé une manifestation anti-Erdogan.

Lors de sa conversation avec le représentant du ministère des affaires étrangères turc, l'ambassadeur suisse a confirmé que le cas est examiné par les autorités compétentes du canton de Berne. Il lui a également annoncé que les autorités turques seront informées du résultat de l'enquête, indique le DFAE dans une prise de position dimanche après-midi.

La consule générale de Suisse à Istanbul avait déjà été convoquée samedi dans le cadre de la même affaire.

Le gouvernement turc reproche à la Suisse d'avoir autorisé une manifestation "où des symboles du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, ndlr.) sont affichés". Ankara, tout comme l'Union européenne et les Etats-Unis, considère le PKK comme un mouvement terroriste, mais pas la Suisse.

Le gouvernement turc s'est aussi indigné d'une banderole qui dépeint le président Recep Tayyip Erdogan visé par un pistolet, avec le slogan "Kill Erdogan with his own weapons" (Tuez - ou tue - Erdogan avec ses propres armes). D'après une journaliste de l'ats sur place, cette banderole noire aurait été introduite dans la manifestation par un groupe de quelque 150 autonomistes de gauche.

Le DFAE rappelle qu'il condamne tout appel à la violence et appelle toutes les parties à régler leurs différends de manière pacifique.

 

 

 

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