Le retrait des Etats-Unis de l'accord de Paris sur le climat est "un acte d'irresponsabilité globale". Les scientifiques suisses sont déconcertés par la décision du président américain Donald Trump.
C'est une des deux nations les plus importantes qui a décidé de se retirer d'un accord historique. "C'est un jour noir pour la planète", a déclaré à l'ats l'expert suisse du climat et professeur à l'Université de Berne Thomas Stocker.
"On ne peut que secouer la tête" devant tant d'ignorance, a renchéri Andreas Fischlin, expert en écologie des systèmes à l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich. Même si la sortie effective n'entrera en vigueur que dans trois ans, la décision de Donald Trump donne un mauvais signal et affaiblit la protection de l'environnement dans son pays.
Regard tourné vers la Chine
Il faut espérer que les Etats fédéraux et les grandes villes américaines poursuivent leurs efforts en la matière, estime Thomas Stocker. Ce dernier est également cité dans une prise de position de l'Académie des sciences naturelles qui a fait part de sa consternation au nom de tous les chercheurs.
Le président américain se tire une balle dans le pied en misant sur le charbon ou d'anciennes technologies. On parlera non pas d'"America first" (l'Amérique d'abord), mais d'"America behind" (l'Amérique derrière) dans le domaine des énergies renouvelables, ironise Thomas Stocker, qui a notamment contribué à la base scientifique de l'accord de Paris.
D'après celui qui était membre du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat de l'ONU de 1998 à 2015, il est maintenant important qu'une alliance forte se forme entre les Etats européens et d'autres pays, comme la Chine.