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La Suisse a peur du vide

22 déc. 2009, 04:15

Les concours de Coupe du monde à Engelberg ce week-end ont confirmé la crainte de voir s'installer un vide béant en Suisse une fois que Simon Ammann et Andreas Küttel se seront retirés. Il n'existe qu'une centaine de sauteurs dans le pays, et le potentiel des meilleurs juniors reste incertain.

La situation n'est pas nouvelle, elle a même été pire. En se classant sixièmes du concours par équipes de Kuusamo (Fin) à fin novembre, Küttel, Ammann et les jeunes Pascal Egloff et Rémi Français ont assuré à la Suisse un «demi-ticket» pour les Jeux de Vancouver.

«Actuellement, nos jeunes n'ont pas le niveau pour les Jeux, même par équipes», relève l'ancien sauteur vaudois Sylvain Freiholz, responsable de cours d'initiation pour les enfants au Brassus. «Mais cela peut changer rapidement. Ils n'ont pu effectuer qu'une quarantaine de sauts de préparation sur neige cette saison. Leur niveau peut vite monter avec l'entraînement; il faut leur donner leur chance», dit-il.

Les deux places restantes pour les Jeux, pour autant que Swiss Olympic retienne une équipe comme le souhaite Swiss-Ski, se jouent entre les Vaudois Rémi Français (20 ans) et Antoine Guignard (25 ans), le Saint-Gallois Pascal Egloff (17 ans), le Grison Marco Grigoli (18 ans) et le Schwytzois Adrian Schuler (17 ans), avec une longueur d'avance pour Egloff. Pour l'instant, ces jeunes en sont à s'escrimer aux niveaux inférieurs, Coupe continentale (2e échelon) ou Coupe des Alpes (3e).

La Suisse fait face en effet à un problème d'infrastructures et à un bassin de recrutement trop limité: une centaine de sauteurs actifs au total, dont vingt à tout casser en Suisse romande. Vaud (vallée de Joux) est le seul canton romand à exister dans cette discipline avec ses ski clubs et ses minitremplins de 25 m aux Charbonnières, au Brassus et aux Diablerets. Mais aucun grand tremplin.

Responsable du saut à Ski-Romand, Ueli Anken se veut «serein». Il mise sur une nouvelle structure mise en place au printemps 2008 avec l'Association de ski de l'Oberland bernois, qui a permis d'engager un entraîneur à plein temps pour le saut, le Français Arnaud Bousset. «C'est quelqu'un d'expérimenté qui sait parler aux jeunes», explique Anken. Il fait aussi le lien avec les membres des cadres de Swiss-Ski qui ne sont pas présents au centre d'entraînement d'Einsiedeln (SZ), leur apportant un suivi individualisé.

Autre lueur d'espoir, la récente acceptation par la commune bernoise de Kandersteg d'un crédit de 1,2 million de francs pour ériger un tremplin d'une centaine de mètres, une enveloppe qui doit toutefois encore être complétée par d'autres fonds publics et par Swiss-Ski. Cette construction rendrait la Suisse occidentale moins dépendante des tremplins de France voisine.

«Je suis confiant dans le fait que nous parviendrons à combler le trou avec la nouvelle génération, mais nous ne pouvons pas encore savoir s'il existe quelqu'un de la trempe d'un Ammann», résume le chef du sport d'élite à Swiss-Ski, Dierk Beisel. /si

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