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«Il y aura une ère Sean Simpson»

A Davos, l'attraction principale du Team Canada, c'est son entraîneur Craig MacTavish, légende vivante du hockey nord-américain. Pour l'assister, Sean Simpson. Entraîneur des ZSC Lions au civil, le Canado-Britannique (49 ans) succédera à Ralph Krueger, le 1er juin, au poste de sélectionneur de l'équipe de Suisse.

30 déc. 2009, 08:29

Sean Simpson, entre la pression quotidienne des ZSC Lions et la frénésie de la Coupe Spengler avec le Team Canada, votre travail en équipe de Suisse s'annonce très différent…

Totalement différent! J'ai mon style de coaching, je connais le management et un peu tous les aspects du business du hockey, mais cela sera la première fois que je serai à la tête d'une équipe que je ne vois pas tous les jours.

N'avez-vous pas la crainte de vous retrouver devant un grand vide?

Pourquoi un grand vide? Je serai entraîneur de l'équipe nationale et manager de la Suisse M20. C'est ainsi que la Fédération voit le rôle du nouveau sélectionneur. J'aurai une vue d'ensemble très précise sur ce qui se passe dans le programme national. Ralph Krueger occupe un poste à 70% axé uniquement sur l'équipe nationale. Mon job sera à plein temps. D'accord, la pression sera différente de celle que connaît un entraîneur de club, qui coache tous les jours et qui doit gagner chaque match. Mais un vide? Non! Je serai très occupé.

En championnat, quand vous êtes à la bande des ZSC Lions, pensez-vous déjà comme un sélectionneur national?

Un peu, c'est vrai… Pourtant, je ne réfléchis pas encore si tel ou tel joueur sera sélectionné, c'est beaucoup trop tôt. D'ici le 1er juin et ma prise de fonction, l'équipe nationale disputera les Jeux olympiques et les Mondiaux. Beaucoup de choses peuvent encore se passer.

Comment imaginez-vous la transition après les 12 années de règne de Ralph Krueger?

Je ne vais pas tout changer, cela n'aurait aucun sens. Par contre, je vais amener mes propres gens dans le staff de l'équipe nationale. Docteurs, masseurs, assistants, je veux travailler avec mes gens! Je n'ai rien contre les personnes qui sont en place aujourd'hui et qui font du bon boulot avec Ralph Krueger. Mais pour commencer mon ère, je dois donner un nouvel entourage à la sélection. Il y a l'ère Krueger, il y aura l'ère Simpson!

Ainsi, Peter John Lee et Köbi Kölliker, les fidèles assistants de Krueger, devront partir…

Pas de noms, ce n'est pas encore le moment. Je ne peux tout simplement pas amener de la nouveauté avec le gens de Krueger. Je suis différent de lui, et je ne veux pas faire la même chose que lui. A quoi bon changer de coach si le nouveau n'est qu'une copie du précédent. J'ai énormément de respect pour le travail de Krueger. Il a fait de la Suisse la septième nation du hockey mondial. La question est de savoir comment fait-on maintenant pour arriver à la sixième place?

Et comment fait-on?

Devant, il y a le Canada, les Etats-Unis, la République tchèque, la Suède, la Finlande et la Russie… Le top-6, il ne faut pas trop y penser. Nous devons être réalistes. L'objectif est ailleurs, il s'agira en priorité de travailler pour que la Suisse reste là où elle est. Avec des nations comme la Biélorussie, la Slovaquie, la Lettonie ou l'Allemagne juste derrière, le danger est réel. J'ai décroché un job fantastique, mais un job terriblement difficile.

Avec Zurich, en remportant la Ligue des champions et la Victoria Cup, vous avez montré des capacités particulières dans les opérations commando. Est-ce applicable à l'équipe de Suisse?

L'approche est assez similaire, c'est vrai. Avec mon assistant Colin Müller (réd: il remplacera Simpson à la tête des ZSC Lions dès la saison prochaine), notre mérite est d'avoir fait comprendre à l'équipe qu'elle avait les moyens de gagner contre de grandes équipes. Nous avons analysé des vidéos et nous avons beaucoup parlé avec les joueurs. Nous n'avons rien changé à notre système de jeu, nous l'avons simplement adapté en fonction de l'adversaire. Les joueurs étaient craintifs au moment d'attaquer la Ligue des champions. On a gagné le premier match en Suède et tout s'est enchaîné. En sport, avec la confiance, des choses fantastiques peuvent arriver... La situation s'est reproduite lors de la rencontre face aux Chicago Blackhawks.

Contre Chicago, les ZSC Lions sont devenus la première équipe suisse à s'imposer face à une franchise de NHL (2-1). Un miracle?

On pourrait rejouer ce match à dix reprises, on ne le gagnerait pas une seule fois! La victoire de Chicago la veille contre Davos (réd: 9-2) nous a sans doute rendu service. Ces joueurs de NHL se sont peut-être dit: «Davos est champion de Suisse et pas Zurich, cela va être encore plus facile». Mais nous étions prêts.

En 1980, vous aviez été drafté par les Blackhawks…

Ils ne m'ont jamais fait confiance. Ils ont été payés en retour (rires)! /LKL

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