La défaite de Xamax dimanche à Echallens en seizièmes de finale de la Coupe de Suisse n'a pas été du goût de certains supporters neuchâtelois. Et ils l'ont fait savoir sur la Toile, en postant remarques au vitriol et insultes en pagaille sur les réseaux sociaux.
L'acharnement manifesté contre ses joueurs ne passe pas auprès du président Christian Binggeli. Le boss de la Maladière s’est fendu d’un «mot du président» pour mettre les choses au point. Nous le reproduisons ici in extenso.
Ras-la-toile!
« Espèces de branleurs. » « Même nous, on ne serait pas si nuls. » « Il n’y a qu’un mot pour tous ces c.. : honte !» « Allez ch… bande d’incapables! » « Pourquoi j’irais encore voir ces enfoirés? » Nous savons le supporter peu enclin à la nuance. Nous savons le supporter impulsif. Nous savons le supporter émotif. Mais franchement… qui mérite de telles insultes… ?
Les réseaux sociaux, c’est génial. Ca permet de mettre les gens en contact, sur un thème commun, un peu comme au Café du Village. Mais qui oserait venir crier au Café du Village des insanités pareilles ? Qui parmi vous auraient les c…… d’insulter un Corbaz, un Nuzzolo ou un Djuric au coin d’une table? Qui parmi vous se permettrait de prendre en otages les clients du Café pour les contraindre à écouter vos salades ? Je vous le donne en mille: personne !
On ne va pas faire un cours d’étymologie, mais le mot « supporter » vient du latin « supportare », qui veut dire « soutenir, porter, encourager ». Autant dire que quand on lit nos réseaux sociaux, on est loin de tout ça. C’est nous qui devons « supporter » la virulence de propos haineux, rédigés pour la plupart par des supporters de canapé qui ne viennent même pas au stade. Le degré d’intolérance est tel que nous sommes contraints de retirer certaines publications trop inconvenantes.
>> A lire aussi: "Xamax victime de la "magie" de la Coupe de Suisse"
Alors à vous qui vous permettez tout sur la toile, pensez-vous vraiment que ça motive nos joueurs? Comment entrer serein sur la pelouse et jouer détendu après avoir subi un tel affront virtuel ?
Même si on suggère à notre équipe de ne plus vous lire, difficile de passer à côté de vos grossièretés. Et on a beau dire qu’on est en-dessus de ça… ça fait mal. C’est aujourd’hui un président blessé qui vous écrit. Blessé et fâché. Une équipe de foot, ça gagne, ça perd. C’est comme au foot justement.
Oui bien sûr, nous voulons gagner. Oui bien sûr, nous voulons réussir tous nos matches. Mais nos joueurs, ce sont bêtement des êtres humains avec des hauts, avec des bas, avec des périodes de doutes, avec des performances qui oscillent. Nos joueurs, ils sont comme tout le monde. Ils exercent une profession qu’ils ont choisie et ils font tout ce qu’ils peuvent pour être les meilleurs dans leur secteur d’activité. Et parfois, c’est plus compliqué.
Mais vous qui les insultez, que diriez-vous si je venais juger vos métiers respectifs avec des propos blessants et déshonorants ? Que diriez-vous si je jugeais vos compétences en vous traitant de « fils de p… » ou de « trou du c..»? On ne parle même plus d’insultes, mais de savoir-vivre.
Vous pouvez en effet être fâchés, vous pouvez être tristes, vous pouvez vous sentir seuls face à la défaite, vous pouvez même être très remontés contre une erreur de jeu ou une tactique qui vous semble imparfaite. Mais cessez de traiter notre équipe comme vous le faites. Personne ne mérite ça.
Oui, on a perdu à Echallens et c’est regrettable. Désormais, redressons la tête tous ensemble. Nos vrais supporters savent le faire et nous les remercions profondément.