Le mythe s'est écroulé. Courageux mais limité, Sion a perdu 3-0 en finale de la Coupe de Suisse à Genève contre Bâle, qui met fin ainsi à la formidable invincibilité des Valaisans en finale de cette compétition.
Les Bâlois, solides et patients, ont décroché leur douzième trophée en finale de la Coupe et réalisé leur cinquième doublé Coupe - Championnat depuis 2002. La classe! Mais au-delà des chiffres, le grand mérite des Rhénans, en ce jour maudit pour le Valais, aura été de garder la tête froide et de mettre sous le boisseau les légendaires énergies des Sédunois, qui leur avaient permis de remporter toutes leurs finales de Coupe jusqu'à présent (13 sur 13) face à des équipes le plus souvent bien plus huppées.
Dans un stade acquis à près des trois quarts à la cause valaisanne, les Bâlois ont ouvert le score sur leur deuxième occasion du match. Il a en fait fallu une glissade du malheureux Pa Modou pour leur ouvrir les vannes. Steffen pouvait récupérer le cuir, le glisser à Doumbia qui servait le bon capitaine Delgado pour le 1-0, juste après le début de la deuxième période. Sion, extrêmement discipliné en première mi-temps, commençait ensuite à donner des signes de fébrilité. Même si un beau coup franc de Ziegler (55e) aurait mérité meilleur sort.
Steffen devait encore jouer un rôle prépondérant pour le 2-0, à la 62e. Il insistait sur son flanc gauche pour centrer pour Traoré, qui, du bout du pied, inscrivait le 2-0. Le public a alors vite pu se douter que ce but sonnait le glas des espoirs valaisans. Car ce FC Bâle-là prenait sa mission avec trop de sérieux pour laisser le mythe se perpétuer. Par trois fois par le passé lors de la conquête de ses 13 trophées, Sion était parvenu à remonter un handicap de deux buts. Mais cette fois, malgré l'entrée de Carlitos, le héros de la finale de 2015 face au même FC Bâle , l'équipe de Fournier n'a pas pu renverser les montagnes.
Talent insuffisant
Elle a singulièrement manqué de classe individuelle pour faire vaciller l'ogre bâlois. Et comme les Bâlois avaient décidé de fermer la porte et de rester concentrés jusqu'au bout, à l'image de leur Championnat solide à défaut d'être toujours brillant, les Valaisans ont très rarement pu mettre le feu ni réellement inquiéter un Vaclik très serein devant son but, hormis sur une alerte de Konaté à la 82e. Mais il a manqué quelques centimètres à l'attaquant au bout de sa chaussure. Finalement, Michael Lang scellait le score, un peu brutal, à la 89e, pour le 3-0.
Ce succès permet à Urs Fischer de finir en beauté son bail à la tête des "rotblauen". Le coach zurichois, jamais totalement accepté sur les bords du Rhin, rapporte ainsi la Coupe au FCB après trois échecs consécutifs en finale, entre 2013 et 2015.
L'octuple champion de Suisse en titre entend donc bien sa domination nationale sur tous les terrains. La froide logique a triomphé et permet aux Bâlois d'entamer dans la tranquillité leur nouvelle ère sur la conduite de leur nouvelle direction. Il fallait bien ça pour apporter du panache à une saison pas franchement majestueuse avec l'échec en phase de groupes (4es) de la Ligue des champions. Bâle a fait le "job", et ce n'est pas le moindre de ses mérites puisque l'heure aurait pu être à la démobilisation.
Pour Sion, la défaite est évidemment amère, par le résultat et la manière. Hormis une première mi-temps maîtrisée, avec une très bonne organisation, mais somme toute assez frileuse, les Valaisans ont vraiment fait face à plus fort qu'eux. Bâle a attendu son heure, froidement, et a croqué sa proie sans état d'âme. Depuis qu'il a repris l'équipe en main, début avril, après le limogeage de Peter Zeidler, Sébastien Fournier n'a remporté qu'une victoire en six matches avec son équipe.
Les Sédunois devront maintenant retrouver leur motivation pour le Championnat afin de défendre la 3e place, qui seule peut les envoyer directement en phase de poules de l'Europa League. Il faudra se remettre rapidement de la "gueule de bois".
"Il est de temps de briser le mythe", avaient écrit les supporters bâlois sur un tifo derrière le but. Ils ont été écoutés et ne regretteront finalement pas leur voyage, même s'ils n'ont guère apprécié le fait de devoir se déplacer à Genève. "La finale de la Coupe appartient au Wankdorf" (à Berne), ont-ils aussi clamé...