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JO de Rio: amputé du tibias, l'Allemand Markus Rehm, veut prouver que sa prothèse ne l'aide pas

Le sauteur en longueur allemand Markus Rehm, doit prouver que la prothèse qu'il porte à la jambe droite ne l'avantage pas par rapport aux athlètes valides. Une démonstration qui pourrait lui permettre de participer aux prochains Jeux olympiques de Rio.

30 mai 2016, 14:30
Markus Rehm sera fixé sur son sort d'ici un mois.

Le champion paralympique du saut en longueur Markus Rehm a présenté une nouvelle pièce à son dossier en faveur d'une participation aux Jeux olympiques de Rio cet été, aux côtés des athlètes valides. L'Allemand, qui serait un des favoris de la compétition s'il était admis à participer, estime que sa prothèse ne lui apporte pas d'avantage particulier par rapport aux autres athlètes.

Surnommé "Blade Jumper" (le saut à la lame), Rehm s'est présenté devant la presse à Cologne en compagnie d'experts internationaux mandatés pour une étude sur les effets de sa prothèse. "Ils n'ont pas pu déterminer que la prothèse procurait un avantage, et cela me rend heureux", a déclaré l'athlète de 27 ans, sacré champion d'Allemagne en 2014 devant les valides.

Son cas fait "jaser" dans le milieu et rappelle celui du Sud-Africain Oscar Pistorius, le coureur aux prothèses autorisé à concourir avec les valides aux JO de Londres en 2012, où il avait été finaliste avec le relais 4 x 400 m. Le niveau de Markus Rehm rend son cas particulièrement délicat: avec son record à 8m40, réussi en 2015, l'Allemand a par exemple sauté 9 cm de plus que les 8m31 ayant permis au Britannique Greg Rutherford de devenir champion olympique en 2012. Cette saison, l'Allemand en est à 8m13 et est no 2 européen.

 

Ses performances ne sont toutefois pas officiellement enregistrées par la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) tant que celle-ci n'a pas statué sur son cas. Ainsi, au récent meeting d'Ostrava, Rehm s'était imposé... hors concours.

Différenciation

L'athlète est amputé du tibia droit depuis un accident de wakeboard survenu en 2003. Ce lundi, les experts interrogés sur sa prothèse ont émis une opinion différenciée: "Nous avons constaté que les athlètes amputés au niveau du tibia étaient désavantagés au niveau de la course d'élan, en raison de la prothèse. Mais il existe des avantages en termes de techniques de mouvement, grâce une meilleure efficacité du saut. Il s'agit de deux techniques totalement différentes, qui ne peuvent être contrebalancées", a déclaré le professeur Wolfgang Potthast, de l'Institut de biomécanique et d'orthopédie de la Haute école allemande du sport à Cologne.

 

L'étude a été menée en collaboration avec des scientifiques japonais et américains ainsi qu'une télévision japonaise. Cette dernière voulait savoir pourquoi Rehm saute beaucoup plus loin que tous les autres athlètes présentant un handicap comparable et pourquoi il peut rivaliser avec les champions valides.

En août dernier, l'IAAF a changé sa réglementation et exige désormais des athlètes dotés d'"attributs mécaniques" d'apporter eux-mêmes la preuve que leur particularité ne leur confère aucun avantage. Rehm s'efforce de convaincre les instances et d'assurer sa place parmi les valides à Rio, mais son combat n'est pas gagné. Le conseil de l'IAAF devrait se déterminer au plus tôt le mois prochain. "Ce n'est pas une question de médaille, mais de présentation du sport paralympique", a relevé l'athlète.

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