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Christine Arron estime qu'on lui a "volé sa carrière"

La sprinteuse française Christine Arron est convaincue d'avoir été privée de nombreux podiums à cause des tricheries de ses rivales.

18 déc. 2015, 15:21
Christine Arron se dit "choquée" par les récentes révélations sur le dopage d'Etat en Russie.

Christine Arron estime qu'on lui a "volé sa carrière", en rapport avec les cas de dopage qui éclaboussent l'athlétisme, russe en particulier mais aussi américain. La sprinteuse française, qui détient toujours le record d'Europe du 100 m (10''73), se dit "choquée" par les récentes révélations sur le dopage d'Etat en Russie et est convaincue d'avoir été privée de nombreux podiums à cause des tricheries de ses rivales, selon une interview parue dans "La Montagne."

La "Reine Christine" (42 ans) a été championne d'Europe et du monde du 4 x 100 m, mais le faible nombre de ses podiums en individuel ne reflète pas vraiment la qualité de ses chronos. D'autres lui ont souvent fait de l'ombre, et l'athlète s'en est offusquée cette semaine à La Plagne (Fr) en marge des Etoiles du sport. Le scandale de dopage "ne m'étonne pas pour la Russie", a-t-elle dit. Concernant l'ancien président de l'IAAF Lamine Diack, inculpé pour voir encaissé de l'argent afin de couvrir les affaires, elle glisse simplement: "Si l'exemple ne vient pas d'en haut... C'est triste."

Et de développer sa frustration: "J'ai fait six finales mondiales, et quand on regarde toutes les filles qui m'ont devancée, elles ont été mêlées à des affaires de dopage. J'aurais dû me retrouver plus souvent sur le podium. Or, je n'ai eu qu'une médaille (deux au plan planétaire, en fait, bronze sur 100 et 200 m aux Mondiaux 2005 à Helsinki, plus un titre européen en 1998). J'ai les boules!"

Christine Arron livre des noms. "Marion Jones (impliquée dans le scandale de dopage BALCO, ndlr), je l'ai affrontée durant toute ma carrière! J'ai toujours été dans son ombre. Il y avait aussi Zhanna Block (-Pintusevich), Chryste Gaines, Kelli White (toutes rattrapées par la patrouille, ndlr)... J'ai été critiquée durant toute ma carrière, on a dit que j'avais des lacunes psychologiques dans les grands championnats, mais j'étais une acharnée du travail. Mon obsession était de pouvoir courir plus vite que ces filles-là, et sans dopage."

Christine Arron estime que les dés étaient parfois pipés. "Ces dernières années, quand j'essayais de revenir à haut niveau, j'ai laissé tomber, ce n'était même pas la peine de lutter avec ces niveaux de performances... Ce qui m'a confortée dans dans l'idée que le dopage était bien présent, c'est quand je voyais des filles courir en moins de 11 secondes en avril et réussir leur meilleure performance en septembre, alors que tout le monde est fatigué à cette période-là. Pour moi, ce n'est pas possible d'enchaîner, de ne pas être fatiguée, de ne pas subir le jet-lag à force de voyager à travers le monde. Je suis constituée comme elles. Pourtant en 2005, lors de ma meilleure saison, j'ai enchaîné les courses et à la fin, j'étais crevée."

Elle dénonce un des travers propres aux sports avec records comme l'athlétisme: "En athlé, il faut sans cesse battre un record, établir la meilleure performance mondiale. On demande toujours plus." A la question de savoir si elle pense avoir été volée dans sa carrière, elle répond, sans équivoque: Oh oui ! On m'a volé beaucoup. On s'écrase et il faut vivre avec... Je pensais toujours m'améliorer proprement, c'est ça qui m'a poussé à courir, toujours et encore. Et puis, les années passent, on se rend compte qu'on plafonne. Je n'ai jamais eu de sérénité. Mes performances n'ont pas été reconnues à leur juste valeur."

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