"Pour aller dire à quelqu’un qu’il fait trop de bruit, prendre sa tronçonneuse paraît un peu disproportionné." Vendredi dernier, la juge Stéphanie Wildhaber Bohnet a dû statuer sur un conflit de voisinage plutôt insolite.
Importuné par son voisin qui taillait sa haie avec un engin à moteur durant un jour férié, un habitant de Buttes a empoigné sa tronçonneuse pour aller faire cesser le bruit. "Je suis allé lui montré que je pouvais, moi aussi, en faire", a expliqué le prévenu, poursuivi pour menaces et infraction à la loi sur les dimanches et jours fériés, à l'issue de la dispute qui a suivi.
"On peut déjà aller parler"
Alors que les deux protagonistes ont été amendés pour avoir fait du bruit un jour de repos, le prévenu réfutait la notion de menaces - sa tronçonneuse était en révision et était dépourvu de chaîne, a-t-il fait remarquer - et estimait avoir affaire à une justice à deux vitesses, son opposant étant l'actuel président de commune, Yves Fatton.
Une vision que n'a pas suivie la juge. "Avec de prendre une tronçonneuse, on peut déjà aller parler. Et même si vous n'avez pas voulu faire de mal, aller avec une tronçonneuse face à quelqu'un, c'est un comportement menaçant." Le prévenu a été condamné à cinq jours-amendes à 30 francs, avec sursis, ainsi qu'à une amende de 100 francs pour le bruit. Il devra aussi payer les frais de justice.
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