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Rochefort veut abriter le plus haut taux de voitures électriques de Suisse

La commune de Rochefort, 1000 habitants, compte offrir 500 francs aux propriétaires qui achèteront un voiture électrique, installeront 15 m2 de panneaux solaires et se doteront d’une borne électrique.

29 sept. 2017, 16:54
Rochefort promet une incitation de 500 francs pour les propriétaires qui achètent une voiture électrique et produisent eux-mêmes le courant électrique.

Le petit village de Rochefort veut devenir la commune suisse avec le plus grand nombre de voitures électriques du pays. Proportionnellement à sa population, d’un millier d’habitants, évidemment.

C’est par le biais d’une motion du parti libéral-radical (PLR) de Rochefort que cette décision a été prise, jeudi 28 septembre lors de la séance du Conseil général.

La commune ne souhaite pas particulièrement entrer dans le livre des records de la plus forte concentration de véhicules non-thermiques de Suisse. Elle veut juste donner un coup de pouce à ses administrés prêts à troquer le «bon» vieux moteur à explosion contre une motorisation électrique. Que cela soit pour un premier ou pour un deuxième véhicule.

500 francs pour du 220 V

La motion acceptée par une majorité d’élus rochefortois propose que la commune verse une subvention de 500 francs à toute personne qui troquera sa pétaradante machine contre un quatre-roues plus respectueux de l’environnement.

Attention, les élus ne se presseront peut-être pas à la prise électrique. Car d’imposants investissements doivent auparavant être consentis par celle ou celui qui voudrait bénéficier de cette aide publique.

La subvention ne sera accordée qu’aux propriétaires qui disposent d’une installation photovoltaïque d’au moins 15 m2 sur leur parcelle, qui immatriculent un véhicule électrique et qui installent une borne de recharge à leur domicile.

Deux voitures nécessaires

Rochefort et ses hameaux sont desservis par deux lignes ferroviaires. Mais, «la tendance nationale de vouloir concentrer au maximum la population dans les pôles urbains ne favorise pas les communes comme la nôtre. Nous venons d’en faire l’amère expérience avec la fermeture de la gare de Montmollin-Montezillon, incitant de plus en plus de personnes à utiliser la voiture à propulsion thermique comme moyen de locomotion. Ce qui va à l’encontre du bon sens d’une société moderne», développe Christian Reber, premier signataire de la motion PLR.

Le président du législatif rochefortois considère que, dans ces circonstances, une famille avec enfants qui ont des activités sportives ou culturelles a besoin de deux véhicules aujourd’hui.

«S’il faut une deuxième voiture, autant qu’elle soit électrique. Et ce qui fait sens, c’est de produire soi-même son électricité. C’est un petit sucre pour que les gens se lancent», analyse le premier citoyen du village.


"Grand écart de gymnaste"

La votation sur la sortie du nucléaire a été adoptée à Rochefort. Idem pour «la stratégie énergétique 2050, qui a été acceptée à plus de 70% de notre population. Dans 15 à 20 ans, il faudra revoir complètement notre concept de mobilité. Et les citoyens semblent prêts à relever ce défi», a défendu le PLR Nicolas Jutzet.

Oui, mais seuls les propriétaires de villa avec possibilité d’installer des capteurs solaires pourront bénéficier de cette mesure, a immédiatement dénoncé le groupe socialiste. «Le PS est favorable à toute mesure écologique, mais, là, on n’est pas dans la cible», a dénoncé Jean-Pierre Rausis.

Pour lui, les subventions doivent être incitatives et non pas un cadeau fait à certaines personnes. «Le PLR ressemble à un groupe de gymnastes: il fait le grand écart. D’une côté il veut en finir avec les cartes journalières CFF et, de l’autre, il offre 500 francs» pour des voitures électriques, à ironisé l’élu socialiste.

Le groupement de l’Entente rochefortoise a tenu le même discours que les socialistes. En parlant de «motion limitative», il a suggéré un tour de piste en commission afin d’envisager une offre plus large à la population.

«Nous sommes choqués qu’un véhicule électrique suppose une voiture. Pourquoi cela ne concerne-t-il pas les scooters et vélos électriques?», a questionné Jean-Luc Naguel pour les Verts.

Juste avant le vote, accepté par 10 voix contre 7 et 3 abstentions, le PLR Philippe Burri a précisé: «Voter la motion, c’est lancer la réflexion.» 
 

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