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La piste VTT de Chaumont entretenue avec passion

La piste VTT de Chaumont est connue dans le monde entier. Pourtant, c’est toujours l’association qui l’a créée qui s’en occupe, avec l’aide de nombreux bénévoles. Nous sommes allés à leur rencontre.

05 juin 2017, 21:26
/ Màj. le 06 juin 2017 à 16:00
A l'assaut de la piste de Chaumont.

Ils étaient une bonne dizaine, le 27 mai dernier, à peller, piocher, racler, moduler la piste VTT de Chaumont. Cette dernière est connue loin à la ronde, dans le milieu, pour ses nombreux sauts qui en font une des pistes les plus difficiles d’Europe, avec plus de cent modules.

Ceux qui l’ont façonnée sont rassemblés au sein de l’association BikeAttitude, créée il y a quatorze ans par trois passionnés, dont Alban Aubert: "Pour obtenir la piste actuelle, ça a été un long processus. Le parcours date d’il y a 7-8 ans et le tracé a une dizaine d’années".

80 bénévoles

Si la piste de Chaumont a été créée, c’est parce que "quand on a commencé, il y en avait peu. On voulait en avoir une près du lieu où on habite et qui nous corresponde, avec justement beaucoup de sauts. Ce qui est chouette, c’est qu’ici les gens peuvent venir faire deux descentes en sortant du boulot!" explique celui qui tient le record mondial du plus grand dénivelé en downhill (vélo de descente).

Les personnes qui façonnent la piste sont toutes bénévoles: "Nous sommes environ 80 à y travailler chaque année. Il y a des riders confirmés, d’autres qui débutent ou quelques-uns qui ne font même pas de vélo…"

Tous ces joyeux travailleurs se retrouvent notamment lors des journées shape, réservées au façonnage de la piste: "Elles sont ouvertes à tous et nous sommes une bonne dizaine de personnes expérimentées à encadrer. Nous organisons une dizaine de dates par année, annoncées au départ du funiculaire de la Coudre. Il faut simplement que les gens s’inscrivent pour le repas de midi, qui est offert".

A la bonne franquette

Ce jour-là, il fait beau, alors c’est grillades et salade… sans couverts: celui qui s’en charge d’habitude est absent, week-end de l’Ascension oblige. Alors c’est directement avec les mains que l’on mange sa côtelette, à la bonne franquette, assis par terre.

On ne se prend pas la tête aux journées shape: il faut certes bosser, mais l’ambiance est bon enfant et on se retourne à chaque fois qu’un descendeur arrive pour prendre un saut.

Niveau matériel, le boulot des bénévoles a pas mal évolué ces dernières années, comme l’explique Alban: "Au début, on ne travaillait qu’avec quelques pelles et pioches. Aujourd’hui, la majorité du job se fait encore comme ça, mais on a plein d’outils stockés dans une remorque mise à disposition par le Service des forêts. Nous utilisons également une machine, de temps en temps".

Responsabilité individuelle

Car si, au début, beaucoup de constructions se font en bois, BikeAttitude a depuis opté pour la terre: "Ça vieillit mieux et ça demande moins d’entretien. Et quand on utilise quand même du bois, on choisit du traité, qui résiste aux intempéries: avant, on prenait celui qu’on avait trouvé à gauche à droite".

En résumé, "maintenant, c’est davantage calculé". La construction des modules se fait à l’instinct, selon les expériences de chacun: "Nous sommes plusieurs à pas mal voyager, à regarder ce qu’il se passe ailleurs". Et quand on sait que les fondateurs de BikeAttitude font du VTT depuis plus de vingt ans, on ne doute pas de leurs compétences.

Par contre, qui est responsable en cas d’accident? "Il y a des panneaux au départ de la piste et à toutes les intersections avec des chemins qui expliquent que la responsabilité incombe à la personne et qui conseille aux gens d’aller gentiment pour prendre connaissance des obstacles: la piste peut changer d’une fois à l’autre", rappelle Alban Aubert.

Une piste difficile...

Comme le niveau de la descente de Chaumont est connu comme étant élevé, "le Bureau de Prévention des Accidents (BPA) n’a pas de mal à la certifier: c’est une piste difficile. Nous n’avons fait aucune concession pour le grand public (même si tous les obstacles peuvent être contournés): on a fait ce qui nous plaisait. Si cette piste a autant de succès, c’est parce qu’elle a été réalisée par des gens qui font du vélo pour des gens qui font du vélo, contrairement à celles des stations qui sont faites pour que les gens viennent à la montagne l’été".

Aujourd’hui connue dans le monde entier, notamment grâce à certains vidéos qui ont fait le buzz, la piste de Chaumont n’a plus besoin de publicité: "Une bonne partie des meilleurs mondiaux passe par ici, les marques viennent filmer: on ne cherche plus la reconnaissance". Au final, plus il y a de monde, plus il faut entretenir la piste…

>> A lire aussi: "La piste de VTT de Chaumont fait le buzz"


RENCONTRE AVEC DES SHAPERS

Joan, 27 ans, fait du VTT depuis 11 ans
"J’habite à Chaumont et, de fil en aiguille, je me suis impliqué. Je peux créer mon propre terrain de jeu! Nous somme dix à être souvent présents et je fais partie des six shapers qui s’occupent surtout de la partie manuelle. Nous sommes dictés par le terrain et essayons de construire en fonction de ce qui est propice. Il y a beaucoup de travail, mais c’est une belle chance de réaliser un projet comme ça!"

Tiago, 7 ans, fait du VTT depuis cette année
"Avec mes copains, on est en train de construire une piste à Cernier, dans une forêt. Du coup, j’apprends ici, en regardant. J’ai toujours aimé suivre mon papa pour shaper. En vélo, j’aime avoir de la vitesse. Des fois, j’ai un peu peur des cailloux mais j’essaie de tester tous les sauts. J’aime aussi faire des figures, sauf que je n’y arrive pas… je dois apprendre."

Christian, 22 ans, fait du VTT depuis 10 ans
"J’ai découvert cette piste avec mon père, quand je faisais du vélo cross-country, et j’ai direct croché. Depuis, je suis toujours là! J’ai commencé la shape avec le temps, quand on m’a demandé de donner un coup de main. J’ai trouvé ça super d’aider et de construire les choses. Aujourd’hui, je suis un des responsables de la piste. Ces journées de shape officielles fonctionnent bien en printemps et en automne, beaucoup de gens viennent!"

Vicky Huguelet / A+ Neuchâtel + Littoral

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