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Des démarcheurs de la sécurité

Une société de sécurité privée propose l’installation gratuite d’une alarme à domicile. La police invite à bien réfléchir avant d’accepter.

23 oct. 2015, 01:29
Cambriolage



Neuchatel, 25 05 2015

Photo David Marchon CAMBRIOLAGE

«Face à l’augmentation des cambriolages et des dégradations de biens ces derniers mois, beaucoup d’entre vous réfléchissent à l’installation d’un système pour la sécurité de leurs biens ou de leurs proches.» Ainsi commence la lettre que de nombreux habitants de Neuchâtel, de Corcelles et de Colombier ont découverte dans leur boîte aux lettres ces derniers jours. Cette missive, signée par un représentant du groupe Dialarme, indique ensuite que la société fournit et installe «gratuitement des équipements complets de sécurité dans vos logements».

Renseignement pris, ce courrier émane du département marketing de la société Dialarme, basée à Carouge, près de Genève. «On cherche à obtenir une visibilité à Neuchâtel», indique M. Panosetti, directeur marketing de l’entreprise. «Le système de sécurité, qui comprend notamment une centrale d’alarme, un détecteur d’ouverture de porte et des détecteurs de mouvements est gratuit, ainsi que son installation. En contrepartie, on demande d’apposer un autocollant sur la porte et de recommander notre société auprès des voisins et des connaissances.»

Sentiment d’insécurité

Toutefois, en l’état, le dispositif ne permet que de déclencher une sirène. «Si le système n’est pas raccordé, l’efficacité n’est pas optimale», reconnaît le directeur marketing. «C’est pourquoi beaucoup de nos clients choisissent de se raccorder.» Pour être connecté à une centrale d’alarme (en l’occurrence celle de Protectas), il faudra donc débourser 129 francs par mois, durant les quatre ans que dure le contrat. Il existe aussi une formule dite d’auto-surveillance qui permet, pour 69 francs par mois, de recevoir une alerte (SMS, photo et/ou vidéo) sur son téléphone lorsque l’alarme se déclenche.

«C’est du démarchage, on n’y est pas forcément favorable», indique de son côté le porte-parole de la police neuchâteloise Pierre-Louis Rochaix. «On joue sur le sentiment d’insécurité.» Il souligne aussi qu’il est faux de parler d’une augmentation des cambriolages: «Les vols par effraction ont diminué de 8% entre 2013 et 2014 et la tendance est similaire pour cette année». «C’est vrai si l’on prend les statistiques de la police, mais nous avons accès à toutes les bases de données des sociétés privées», réplique Maxime Panosetti. Qui assure que Dialarme travaille de manière «propre et innovante. Nous avons une charte éthique très complexe et contraignante».

Sur le web, les avis sur Dialarme sont contrastés. Si certains internautes se disent très satisfaits, d’autres critiquent les méthodes de vente de la société. La Fédération romande des consommateurs (FRC) indique recevoir régulièrement des plaintes. «La FRC n’a jamais donné suite à notre invitation quand nous avons souhaité leur montrer notre mode de fonctionnement. Nous sommes actuellement en pourparlers», rétorque le directeur marketing.

Reste que pour Pierre-Louis Rochaix, l’installation d’un système de sécurité électronique n’est généralement pas indispensable, «à moins peut-être d’avoir une villa». D’autant que l’on peut éviter la plupart des vols par effraction en respectant quelques règles relativement simples (lire encadré ci-contre). «Avant de faire installer un système d’alarme, il faut donc évaluer les risques.»

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