«Je serais bien resté deux ans de plus. Mais le Conseil communal n’a pas voulu. On ne peut plus causer avec eux... Alors j’ai pas insisté.»
Touché par l’âge de la retraite, Pierre Baillod mettra un terme à son mandat de tenancier de la buvette de la Pointe du Grain à fin septembre. Définitivement. Après pratiquement trente-cinq ans aux commandes de cette adresse saisonnière pas comme les autres. Ce départ annoncé, Baillod – comme tout le monde l’appelle – le vit bien et mal à la fois.
Mal, parce que ce bout de plage sauvage représente une sorte de sculpture ou de témoin de son passage. Bien, parce l’homme, bourru (et têtu, comme il le reconnaît), arrive gentiment à saturation. Non de partager avec ses innombrables amis et connaissances, mais de se sentir oppressé par les règlements et lois toujours plus exigeants, en matière d’hygiène notamment.