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Accord entre Unia et Bernasconi pour ouvrir des négociations

Unia met fin à son action de protestation sur le chantier du tunnel de Serrières, bloqué depuis 6h30 ce matin: le syndicat et l'entreprise Bernasconi se sont mis d'accord pour ouvrir des négociations. Les temps de parcours des travailleurs, au coeur du litige, seront vérifiés dès demain.

21 juin 2012, 17:50
Le syndicat UNIA dénonce la convention nationale de travail sur le chantier du tunnel de Serrières.

Après l’action de protestation du syndicat Unia sur les chantiers des tunnels de Serrières, ce matin, les parties à la convention nationale du secteur principal de la construction et la direction de l’entreprise F. Bernsaconi & Cie SA ont convenu d’ouvrir des négociations.

Ils ont envoyé en fin de journée un communiqué, qu'ils se refusent à commenter plus largement. Les parties s'engagent à vérifier demain, et une seconde fois le 26 juin, les temps de parcours en temps réel des Geneveys-sur-Coffrane à Fribourg, qui étaient l'objet du conflit qui a entraîné, ce matin la fermeture du chantier. D'ici la fin de la période de vérification, "le syndicat Unia renonce à toute manifestation et à toute protestation contre l’entreprise"  et "l’entreprise s’engage à ne prendre aucune quelconque mesure contre ses travailleurs", précise le communiqué.

Ce matin, le syndicat avait bloqué les accès à l'est du chantier du tunnel de Serrières pour dénoncer le non-respect, par l'entreprise Bernasconi, de la convention nationale.

"Une nouvelle fois, l'entreprise Bernasconi n'a pas rétribué correctement le temps de déplacement dû à ses ouvriers", dénonçait Unia qui, après 18 mois de vaines négociations, constatait que "le dialogue a été rompu par l'entreprise au détriment des travailleurs." Le conflit portait sur un montant global de 80 000 francs, qui serait dû par l'entreprise à une vingtaine d'ouvriers de l'entreprise actifs entre juillet 2009 et décembre 2010 sur le chantier de Sainte-Thérèse, à Fribourg. Chantier aujourd'hui terminé. "Nous avons choisi de mettre sur pied cette action de protestation à Neuchâtel parce que Bernasconi est, avec 350 employés, la plus grande entreprise de construction du canton de Neuchâtel, et qu'elle travaille sur de nombreux chantiers de l'Etat, comme celui-ci", indiquait ce matin Silvia Locatelli, responsable du secteur de la construction  d'Unia.

L'objet du litige? Le paiement seulement partiel du temps de déplacement d'une vingtaine d'ouvriers employés sur le chantier de Fribourg. "La convention nationale prévoit une indemnisation par l'employeur de tout déplacement depuis ou vers le lieu de rassemblement dès que celui-ci dépasse 30 minutes",  explique Unia. "Or Bernasconi, la plus grande entreprise de construction du canton de Neuchâtel, a à plusieurs reprises enfreint la convention en n'indemnisant pas la totalité du temps de déplacement". En gros, l'entrepreneur aurait sous-estimé, d'une demi-heure par jour, la durée du trajet à rémunérer. "80 000 francs, c'est peanuts pour l'entreprise, mais pour les ouvriers, c'est beaucoup", relevait Silvia Locatelli avant que l'accord d'hier après-midi soit trouvé. 

.Arrivé sur les lieux, le secrétaire de la Fédération neuchâteloise des entrepreneurs, Jean-Claude Baudoin, disait "condamner fermement des actions de protestation de ce type", regrettant que le différend entre Unia et Bernasconi ne puisse pas se régler "autrement qu'en bloquant un chantier, en ameutant les médias et en faisant un pataquès pas possible, pour un litige qui concerne quelques travailleurs et porte sur quelques minutes de déplacement".

Jean-Claude Baudoin est ensuite allé rendre compte à l'entreprise du Val-de-Ruz de la discussion menée avec Unia. "Il faut savoir que Bernasconi a un autre point de vue, qu'elle veut le faire valoir, et mon rôle sera peut-être de convaincre Unia qu'on doit renégocier la hauteur du litige"

Juste avant midi, les partenaires sociaux convenaient d'une séance de négociation entre les représentants de Bernasconi et d'Unia, fixée à 14h. Réunion qui s'est donc conclue par la fin de l'action. Car "personne n'a intérêt à ce que la situation se prolonge, ni l'entreprise ni Unia", relevait alors Jean-Claude Baudoin. Lors de conflits sociaux, c'est le fonds de grève d'Unia qui verse leur salaire aux ouvriers syndiqués touchés.

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