Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Le procureur requiert la prison à vie contre le mari de Latifa Boukri

Le procès du mari de Latifa Boukri, jeune femme portée disparue puis découverte sans vie dans une forêt française, s'ouvre ce mardi à La Chaux-de-Fonds. L'individu est suspecté d'assassinat ou de meurtre et d'atteinte à la paix des morts.

20 juin 2017, 08:36
/ Màj. le 20 juin 2017 à 12:13
Latifa Boukri avait disparue le 6 janvier 2015.

La justice neuchâteloise se penche sur l'homicide de la Française de 24 ans survenu le 6 janvier 2015 à La Chaux-de-Fonds. Sur le banc des accusés: son mari de 31 ans, qui nie être coupable. Il risque la prison à vie.

Le procureur Daniel Hirsch a requis cette peine mardi devant le Tribunal criminel des Montagnes et du Val-de-Ruz à La Chaux-de-Fonds. Il l'accuse d'assassinat et d'atteinte à la paix des morts.

>> A lire aussi: "La famille de Latifa souhaite qu'on n'oublie pas la victime"

En début de matinée, l'audition du prévenu a tourné court. Il s'est muré dans le silence, refusant de répondre à toutes les questions du procureur et à la plupart des questions du juge Alain Rufener.

Quant à ses avocats, le Genevois Jacques Barillon et le Français Gilles Jean Portejoie, ils n'ont pas posé de questions au prévenu. La matinée a été émaillée de vives altercations entre d'un côté Jacques Barillon, et de l'autre le procureur ainsi que l'avocat de la famille de la victime, Jean-Daniel Kramer.

Aveux puis rétraction

Le mari avait été arrêté le 9 janvier 2015, alors que la victime était portée disparue depuis quelques jours. Il avait d'abord nié toute implication, pendant une quinzaine d'auditions.

Après la découverte de la victime en France voisine, il avait admis que le décès avait eu lieu lors d'une dispute chez lui, et qu'il avait transporté le corps. Mais lors d'une audience préliminaire le 29 mai dernier, il a annoncé qu'il contestait ces chefs d'accusation.

>> A lire aussi: "Barillon ne craint pas le soufre"

Etranglée et noyée

Selon l'acte d'accusation établi par le procureur Daniel Hirsch, le prévenu a étranglé son épouse jusqu'à ce qu'elle perde connaissance et qu'elle chute au sol. Il a rempli d'eau la baignoire, et y a plongé sa victime pour la noyer.

Le mari lui aurait rasé les cheveux "dans un geste d'humiliation". Il aurait déplacé le corps jusqu'au parking souterrain de son immeuble et l'aurait mis dans le coffre de sa voiture.

Il aurait ensuite roulé jusqu'à la région de Charquemont (F), et aurait déposé le corps nu au bord d'un chemin de forêt. Il y aurait fait des entailles avec un couteau pour faire couler le sang, afin d'attirer des animaux sauvages, selon dans l'acte d'accusation.

>> A lire aussi: "Le mari de Latifa continue de nier le meurtre de sa femme"

Corps trouvé en France

Le couple de nationalité française s'était marié en juin 2014 et s'était installé à La Chaux-de-Fonds en octobre de la même année. Après des problèmes conjugaux, l'épouse a quitté le domicile à mi-décembre et a été hébergée par un centre pour femmes de la ville.

Le 8 janvier 2015, la famille de la jeune femme a signalé sa disparition depuis le mardi 6 janvier. Celle-ci ne donnait plus signe de vie, alors qu'elle entretenait d'habitude des contacts fréquents avec ses proches.

L'enquête a nécessité un gros engagement policier: de nombreux enquêteurs, des dizaines d'agents sur le terrain, des battues, des chiens et des hélicoptères. Des promeneurs ont découvert le corps le samedi 14 mars 2015 dans la forêt des Rachottes près de Charquemont (département du Doubs), à 25 kilomètres au nord de La Chaux-de-Fonds.
 

Votre publicité ici avec IMPACT_medias