Cette nuit du 4 juin 1998, peu après minuit, Valéry Gonin était réveillé en sursaut par des coups de feu dans la maison familiale des Ponts-de-Martel. Son père avait blessé mortellement sa mère et tiré sur son frère, qui avait tenté de s’interposer. Six heures plus tard, le tireur fou était retrouvé par la police sur un chemin non loin, une balle dans la tête. Après cette nuit, rien ne serait plus jamais pareil pour ce jeune homme de 19 ans.
«Mon père n’a pas disjoncté un soir», insiste Valéry Gonin, qui habite aujourd’hui au Val-de-Travers. Cette tragédie «s’est construite sur vingt ans dans un environnement très pieux, où le fait d’aller à la ‘réunion’– assemblée des frères – tous les dimanches suffisait à donner le change». Il dépeint un contexte familial avec un papa dépressif et colérique et une maman soumise: «Un cocktail détonnant qui a fini par exploser.»...