On y vient pour une retouche, pour acheter un manteau de tous les jours ou pour se faire confectionner une robe de mariée sur mesure. Fondé en 1994 par Nimrod Kaspi, l'atelier de couture Tricouti, rue du Nord 49, à La Chaux-de-Fonds, offre un lieu de stage et de formation pour les sans emplois afin qu'ils puissent acquérir de meilleurs outils pour s'insérer dans le monde social et économique. La majorité des bénéficiaires sont des femmes.
La subvention de l'Etat (émanant des services de l'emploi, de l'action sociale et de l'asile et des réfugiés) permet à l'atelier d'offrir chaque année une vingtaine de places à 100% que peuvent se partager plusieurs personnes. «En 2010, nous avons accueilli environ 70 personnes, soit vingt de plus que l'an passé», relève Nimrod Kaspi, qui ne cache pas son inquiétude au vu de la modification de la loi sur le chômage. Jusqu'ici en effet, le passage dans une structure d'accompagnement permettait de relancer le droit au chômage des personnes en fin de droit. Ce ne sera plus le cas.
«Certaines personnes ont un besoin très ciblé de soutien pour la réinsertion. Ici, encadrés par des professeurs de couture et un professeur de français, les gens peuvent se confronter à un rythme de travail, retrouver confiance en eux, au travers de l'apprentissage de la couture et de la gestion d'une petite entreprise. Beaucoup de ceux qui sont passés à l'atelier ont repris ensuite des études ou une formation. On sent que Tricouti offre des possibilités d'ouverture», se félicite Nimrod Kaspi.
«Chacun a son histoire, chacun a ses raisons, ses besoins... Chez Tricouti, on aide les demandeurs d'emploi à rattraper le train en marche. Si on coupe ça, on les laisse au bord de la route». /syb