"On retrouve un goût proche du faisan, la viande est tendre, c'est très bon", a commenté le député PLR et amateur de gibier Alain Bohlinger, invité par son collègue de parti à cette dégustation inédite. L'événement n'a certes pas attiré la foule. Trois invités ont répondu à cet appel de dernière minute. Normal, serait-on tenté de dire, pour un apéro un jeudi matin, organisé la veille... Les médias, en revanche, ont débarqué en nombre.
Pour mémoire, cette opération dégustation était initialement prévue hier. Le député Edgar Sauser désirait faire goûter son invention aux journalistes, à ses pairs et aux ministres jurassiens durant la séance du Parlement. Mais "des pressions", dit-il, ont poussé l'agriculteur à reporter l'échéance. Le campagnol n'étant pas considéré officiellement comme une denrée alimentaire par la législation fédérale, il est en effet interdit d'en servir en public. Chez soi, chacun grignote ce qu'il lui plaît.
Réaliste, Edgar Sauser a indiqué ce matin que cette première dégustation de pâtés de campagnols serait également l'une des dernières. Il a assuré ne plus vouloir en refaire, d'une part en raison de ce qui précède, mais aussi parce que le travail fourni est énorme en comparaison du rendement.
A l'opposé, son coup de gueule, lui, a connu un très bon rendement, car relayé par de nombreux médias. Edgar Sauser désirait, par ce biais culinaire, faire entendre les doléances des paysans jurassiens, en particulier francs-montagnards, en lien avec la prolifération des campagnols et des dégâts qu'elle engendre.