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Un médecin-chef de l'Hôpital neuchâtelois suspendu dans l'attente d'une autorisation

A trois jours de la votation hospitalière neuchâteloise, la révélation qu'un médecin-chef de l'HNE a été suspendu dans l'attente de recevoir l'autorisation de pratiquer rajoute de l'huile sur le feu d'une campagne. Le Comité d’initiative "pour deux hôpitaux sûrs, autonomes et complémentaires" se dit "choqué" et accuse les instances dirigeantes de mensonge.

09 févr. 2017, 13:42
Hôpital Pourtalès.

A trois jours de la votation sur l’organisation spatiale du système hospitalier neuchâtelois, la mise en cause des compétences d’un médecin-chef de l’HNE apporte de l’eau au moulin des opposants au contre-projet du Conseil d’Etat. Le comité d'initiative "pour deux hôpitaux sûrs, autonomes et complémentaires" estime que cette affaire est "très dommageable pour la crédibilité de la gouvernance de l'HNE et du Conseil d'Etat."

Jeudi matin, nos confrères de RTS-La Première ont indiqué que "le médecin engagé l’été dernier par l'Hôpital neuchâtelois pour diriger le service de gastro-entérologie est dans l'incapacité de pratiquer."

Ce praticien étranger ne remplit pas les conditions pour obtenir l'équivalence de ses diplômes en Suisse, a constaté le Service de la santé publique, qui a rendu sa décision le 9 janvier. Cette décision fait toutefois l’objet d’un recours, qui n’a pas encore été tranché.

A titre provisoire

Cet après-midi, l'HNE a publié un communiqué expliquant que le droit de pratique du gastroentérologue, suspendu le 9 janvier avait été accordé à titre provisoire. Des contacts avaient été pris avec la Santé publique avant l'engagement du médecin en vue d'obtenir la reconnaissance administrative de ses diplômes en l'absence d'accord bilatéral entre la Suisse et le Canada.

Au vu du délai important nécessaire pour obtenir une reconnaissance, l'HNE a décidé "d'aller de l'avant", lit-on dans le communiqué. Le Canada et la Suisse n'ont pas de traité de reconnaissance réciproque des titres médicaux.

D’après nos informations, cela  n’a rien d’extraordinaire. Il arrive que des médecins soient engagés avant que la situation soit finalisée sur le plan administratif.

Confusion sur la personne

A l’origine de cette histoire, il y a ce message posté le 24 janvier sur Facebook par le Dr Jean-Emmanuel Lalive: "Aujourd’hui, HNE doit renvoyer son médecin-chef de gastroentérologie dans son pays et garde le ‘gastro-entérologue’ italien qui n’est pas gastro-entérologue".

En réalité, c’est le médecin-chef qui, pour le moment, n’a pas obtenu d’autorisation de pratique. Le "gastro-entérologue italien" engagé l’été dernier en même temps que le premier a, lui, tous les papiers nécessaires. C’est pourquoi il a porté plainte contre le Dr Lalive.

Le comité d'initiative a accusé dans un premier temps la présidente du Conseil d'administration de l'HNE, Pauline de Vos Bolay, d'avoir "menti en affirmant que le médecin en question était au bénéfice des certifications manquantes." Après avoir reçu des explications de l'HNE, le comité a rectifié le tir reconnaissant "que la situation relatée par la RTS concerne l'un des deux praticiens du service de gastro-entérologie, à savoir son médecin-chef, et non son second, qui a porté plainte après avoir été mis en cause la semaine dernière selon HNE. Si c'est lui qu'HNE affirmait être détenteur des diplômes requis, ce n'était pas mensonge."

Néanmoins, le Comité d'initiative "regrette le manque de transparence de HNE, et du Conseil d'Etat, lesquels auraient pu ert dû, dès mercredi dernier, exposer la nature exacte de la situation. Cela aurait permis d'éviter toute confusion ainsi que le sentiment de dissimulation qui s'empare aujourd'hui des citoyens."

Les compétences médicales du médecin-chef, d’origine marocaine et de nationalité canadienne ne sont pas en cause. Agé de 38 ans, il est titulaire de diplômes marocains et français dans sa branche et a travaillé au Centre hospitalier universitaire de Montréal avant d’être engagé par l’HNE.

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