«Mieux vaut être entier que cohérent!» Figure atypique du radicalisme, Thierry Béguin n’a rien perdu de sa verve et de son sens de la formule. Tout au long de ses «Mémoires imparfaits» que viennent de publier les éditions de L’Aire, il égrène les anecdotes et partage des éléments de sa philosophie personnelle.
Il prend un instant la pose mélancolique du mémorialiste revenu de tout: «Les illusions qui ont porté ma vie ne sont plus que feux follets sur des eaux mortes.» D’eaux mortes, cependant, l’ouvrage n’en recèle guère. Thierry Béguin ne dit pas tout, mais il en dit assez pour que l’on puisse prendre sa mesure. Celle d’un homme pour qui la valeur la plus haute est l’indépendance d’esprit. Et qui est devenu cet homme de droite que la droite trouve trop à gauche, tandis que la gauche, qui a presque fini par l’adopter, l’a longtemps diabolisé à cause de...