Lucas Vuitel, qu’est-ce qui vous a attiré dans ces lieux désertés, où la nature reprend peu à peu ses droits?
Précisément la vue de cette végétation qui envahit le béton jusqu’à le faire disparaître, comme ce petit escalier que j’ai eu la surprise de découvrir sous mes pieds, en plein champ, qui avait dû être aménagé à l’époque pour accéder au lieu de tir.
Au-delà de cette atmosphère visuelle, j’ai été interpellé par ces témoins muets de la tradition helvétique, voués à disparaître. C’est donc la volonté d’en garder une trace, de documenter cette réalité avant qu’elle ne s’efface.
Que vous inspirent ces minutes passées à photographier ces espaces rendus au silence?
Je me souviens qu’il n’y a pas si longtemps encore, on entendait près de chez soi des déflagrations tous les week-ends. Les tirs se font beaucoup plus rares. C’est étonnant de voir à quel point un lieu peut...