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Les jeunes gendarmes neuchâtelois désertent les rangs

Une hausse des démissions de jeunes gendarmes a été enregistrée cette année par la police neuchâteloise. Sur plus d'une vingtaine de démissions, la moitié concerne des agents effectuant leurs trois premières années de service. Les raisons? Des salaires bas, une forte concurrence et une mobilité accrue.

30 déc. 2015, 15:24
Sur plus d'une vingtaine de démissions enregistrées cette année, la moitié concerne des agents effectuant leurs trois premières années de service.

La police neuchâteloise a enregistré en 2015 une hausse des démissions de jeunes gendarmes. En cause, des salaires bas, une forte concurrence et une mobilité accrue.

Sur plus d'une vingtaine de démissions, la moitié concerne des agents effectuant leurs trois premières années de service. La différence de salaire à Neuchâtel par rapport aux autres cantons romands est conséquente, explique à l'ats Patrick Siron, président du Syndicat des gendarmes et agents de détention neuchâtelois (SGADN). Il revenait sur une information divulguée par le Courrier dans son édition de mardi.

Les revenus sont supérieurs de 700 à 1000 francs par mois dans d'autres corps de police, selon l'intéressé. Avec 3700 francs, il n'est pas étonnant que certains jeunes, notamment ceux qui recommencent une formation à 25 ans, aillent voir là où l'herbe est plus verte, comme dans le Nord vaudois, précise-t-il.

A Neuchâtel, le salaire est fixé en fonction des années de service et non de l'âge, alors qu'il est possible d'intégrer les rangs jusqu'à 40 ans. Ce défaut structurel n'inquiète pas la police cantonale, mais montre qu'il y a un potentiel d'amélioration au niveau de la détermination du revenu.

Pas de phénomène global

Du côté de la police neuchâteloise justement, on relativise sans donner de chiffres précis. L'année écoulée a effectivement connu une légère augmentation des départs. Mais "il s'agit de cas individuels et non d'une tendance", souligne Pascal Lüthi, commandant de la police neuchâteloise.

Lors des entretiens avec les démissionnaires, les cadres ont toutefois remarqué que certains jeunes collègues partent en raison d'offres plus favorables ailleurs. Suite à la vague de démissions en 2013, un déficit concurrentiel en début de carrière avait été identifié. "Nous sommes conscients qu'il faut le corriger", dit M. Lüthi.

Coupes budgétaires

Pour le commandant, ces départs reflètent avant tout la réalité actuelle. "Il y a dix ans, les agents en début de carrière ne démissionnaient pas". De nos jours, les jeunes sont de plus en plus mobiles, les corps de police recrutent toujours plus, ce qui accroît la concurrence, et le métier est reconnu partout en Suisse grâce au brevet fédéral. D'après Pascal Lüthi, il s'agit là de tendances positives pour la profession.

Patrick Siron se montre lui inquiet. Le budget 2016 des forces de l'ordre neuchâteloises prévoit des économies de 2 millions de francs. Selon le président du syndicat, c'est un très mauvais calcul de couper dans ce domaine qui connaît déjà un sous-effectif lors de manifestations importantes. "Il faut parfois demander aux collègues en congé de venir en renfort".

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