Même si l'investissement privé a connu une belle hausse, de 21%, entre 2011 et 2013, il reste à un niveau deux fois plus faible que des cantons tels que Fribourg, Vaud ou Berne. Du coup, le parc immobilier neuchâtelois est bien plus ancien qu'en moyenne suisse: 25% des immeubles neuchâtelois ont été construits après 1981, contre 33% dans le canton de Vaud et 47% à Fribourg.
C'est l'un des résultats de l'étude publiée par la Chambre neuchâteloise du commerce et de l'industrie (CNCI), qui réalise ainsi sa troisième enquête sectorielle, après le commerce de détail et le tourisme. Dans le canton, la construction (gros-oeuvre et second-oeuvre emploient environ 5000 personnes, et contribuent à 4% du PIB cantonal.
Un parc ancien, donc, et un taux de locataires qui est nettement plus élevé qu'ailleurs, à l'exception de Genève, Bâle-Ville ou Zurich: seuls 30% des Neuchâtelois sont propriétaires de leur logement. A quoi cela est-il dû? "au faible pouvoir d'achat des Neuchâtelois, combiné aux prix relativement élevés des biens immobiliers, en partie sur le Littoral, et à une fiscalité dissusive", indiquent les auteurs de l'étude.
Ils notent ainsi que la valeur locative (qui s'ajoute au revenu sur la déclaration d'impôts) peut aller, pour un même bien, du simple au double. Ainsi, pour un bien d'environ 800'000 francs, cette valeur locative peut aller de 12'000 (BE) à 24'000 francs (NE).
De quoi plomber le moral des troupes? Pas forcément: le canton a tout un potentiel de rattrapage, indique Florian Németi, directeur de la CNCI. Et il estime que le Conseil d'Etat actuel souhaite améliorer les choses, notamment accélérer les procédures parfois encore trop lentes. D'ailleurs, la valeur locative devrait baisser si le 2e volet de la réforme fiscale des particuliers est mise en oeuvre.
D'autres éléments relatifs au marché de la construction sont mis en évidence par l'étude de la CNCI. A découvrir dans "L'Express" et "L'Impartial" de demain jeudi.