«Nous sommes en train de régler les derniers détails.» Responsable du tout nouveau centre pour requérants d’asile de Tête-de-Ran, Bénédicte L’Eplattenier nous fait entrer dans le bâtiment via un corridor qui sent la peinture fraîche. Quelques mètres plus loin, elle souhaite la bienvenue à deux jeunes hommes tout timides. Ils viennent d’arriver, l’un en provenance de Syrie, l’autre d’Ethiopie.
Si le centre est nouveau, le métier exercé par Bénédicte L’Eplattenier l’est tout autant pour elle: biologiste de formation, cette Neuchâteloise de 49 ans a travaillé durant 17 ans au sein du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avant de donner une nouvelle orientation à sa carrière, selon l’expression consacrée, et comme elle a accepté de nous le raconter.
Pourquoi avoir quitté le CICR? Vous aviez l’impression d’avoir tout vu?
Non, mais je n’avais plus le même enthousiasme, la même énergie. Et cela, quand on travaille dans l’humanitaire, c’est rédhibitoire à...