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La chronique de Christophe Bugnon: Vinum Sicura

Retrouvez la chronique hebdomadaire de l'humoriste neuchâtelois sur notre site. Ce vendredi, Christophe Bugnon se lâche sur... l’alcool dans les restoroutes.

16 juin 2017, 09:38
/ Màj. le 16 juin 2017 à 14:00
Portrait de Christophe Bugnon    La Chaux-de-Fonds, le 10 novembre 2016  Photo : Lucas Vuitel

Enfin on va pouvoir se murger sur les autoroutes Suisses. Depuis 1964, autant dire depuis l’invention des autoroutes (en Suisse), il était interdit de vendre de l’alcool dans les restoroutes. Jusqu’à maintenant, pour boire un verre, il fallait aller au shop de la prochaine sortie, parfois en faisant près de 5 kilomètres à jeun. Ouf, maintenant on va pouvoir se désaltérer d’un bon verre de Chasselas neuchâtelois – et se faire un détartrage par la même occasion – ou d’un délicieux Gamay vaudois – et se faire un lavage d’estomac par la même occasion – sans quitter l’autoroute.

Elle est chouette cette session d’été des Chambres fédérales, on y traite vraiment de sujets primordiaux pour l’avenir du pays. Et l’alcool sur les autoroutes ça influence l’avenir du pays. Sans «picole-stop», actuellement, en cas de pépie autoroutière, il vous reste le Rivella  – moi je n’en bois jamais, il paraît que ça donne envie de faire du sport – ou le Red Bull, la boisson qui plie des ailes. Avec la tonne de caféine et de taurine qu’il y a dedans, le conducteur mâle alpha, ou lambda, énervé tel un taureau en rut après trois espresso, à tendance à dégommer tout ce qui occupe l’autoroute devant et derrière lui. Alors qu’après un bon verre de rouge: relax. Au pire le conducteur pique un petit roupillon, mais vu les bouchons sur nos autoroutes, personnes n’y verra rien.

Quand je dis un verre de rouge, on ne va pas chipoter. Du moment que je me suis arrêté, deux décis c’est bien. Bon, un demi mais pas plus. Ensuite c’est 80km/h sur la piste de droite, ou gauche, ou mieux, pile au milieu. Pour la prévention, si je roule lentement au milieu, tout le monde se met à rouler comme moi. Surtout derrière moi. Et la route devient plus sûre.

Autoriser l’alcool sur les stations d’autoroutes, c’est aussi s’adapter à l’évolution de la technologie. D’ici cinq à dix ans, les voitures seront toutes autonomes. Elles conduiront seules, tranquillement, sans demander l’avis du conducteur. Moi qui ai tendance à avoir peur quand je suis passager, si je laisse le volant à un processeur fabriqué en Chine, j’aurai bien besoin d’un petit remontant.

Cette décision fait écho à un projet du Conseil fédéral de remonter l’âge du premier examen de compétence à la conduite pour les aînés de 70 à 75 ans. Moi je l’aurais assorti d’une loi qui interdit au médecin qui fait le certificat d’avoir plus de 85 ans, juste par précaution. Le gouvernement précise qu’il remonte l’âge du test car les véhicules sont maintenant équipés de technologie d’aide à la conduite. Dommage que les aînés ne sachent pas les utiliser.

Mais ces nouvelles lois ne sont qu’un complot pour améliorer les finances de l’AVS. Envoyer sur l’autoroute des vieux bien bourrés, ça devrait nous soulager de quelques rentes. 

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