Votre publicité ici avec IMPACT_medias

La chronique de Christophe Bugnon: gare aux robots!

Retrouvez la chronique hebdomadaire de l'humoriste neuchâtelois sur notre site. Ce vendredi, Christophe Bugnon se lâche sur… les robots des CFF.

22 sept. 2017, 10:23
/ Màj. le 22 sept. 2017 à 14:00
Portrait de Christophe Bugnon    La Chaux-de-Fonds, le 10 novembre 2016  Photo : Lucas Vuitel

Cette semaine le premier robot nettoyeur de sol autonome a été présenté en grande pompe par les CFF à Berne. Il poutze les couloirs de la Bahnhof fédérale à 2km/h, vitesse moyenne d’un Bernois pressé. La semaine dernière c’est à Zurich que la régie fédérale présentait Mario, son robot vendeur de bonbons (qui a dû coûter bonbon). Petit à petit, les CFF remplacent leur personnel par des robots. C’est tendance. On avait déjà la dame robot, celle qui annonce que votre train est en retard «en raison d’un retard imprévu, merci de votre compréhension». En voilà deux de plus.

Moi ça m’inquiète ces robots. Non seulement ils font perdre leur travail à des employés qui vont se retrouver à la charge de l’Etat (ça va peu changer) mais aussi génèrent la déshumanisation du service – oui, un employé CFF est un être humain. Différent, mais humain). Allez demander si vous êtes sur le bon quai au robot nettoyeur. Au mieux il vous fait les pompes à la grande eau. Demandez à Mario le robot-bonbon si le train pour Neuchâtel est bien sur la voie cinq aujourd’hui? Et si il est à l’heure? Pas de réponse. Au pire il vous consolera d’une sucette pour vous faire patienter. Oui, il est en toujours retard.

Pour la direction de la régie, un investissement matériel ça passe toujours mieux qu’un salaire à payer. L’investissement ce n’est qu’une fois. Le salaire c’est du renouvelable. En plus le robot ne va pas demander d’augmentation. Et il n’arrivera pas en retard au travail (évidemment, il ne vient pas bosser en train).

Le procédé n’est pas neuf, il avait déjà commencé avec la lumineuse idée de supprimer les contrôleurs sur les lignes régionales. Super. Depuis les resquilleurs peuvent tranquillement voyager en première. Et à certaines heures, ça devient peu rassurant de rentrer en train. Pas de soucis, nous dit-on aux CFF, toutes les rames – oui, ils appellent les trains des rames maintenant, c’est sûrement pour nous habituer au fait que ça va ramer avec les horaires – sont équipées de caméras de surveillance. Ça nous fait une belle jambe. Si vous vous faites agresser, personne n’interviendra, mais vous serez filmé: souriez! Ou alors il faudra faire patienter l’agresseur, en attendant que l’éventuel agent de sécurité, qui aurait par hasard regardé les images de la caméra au bon moment, ait envoyé une patrouille de police du rail depuis la centrale de sécurité d’Olten. Soyons honnêtes, personne ne regarde jamais ce qu’enregistrent ces caméras. Déjà le cinéma suisse, en général, c’est long, mais les images de la ligne Le Locle-Neuchâtel un dimanche après-midi c’est pire qu’un Godard. Mais pas qu’un Schupbach.

Les robots CFF ce sont des places de travail en moins, et de l’insécurité en plus. Alors si un robot inconnu vous propose des bonbons, refusez!

Votre publicité ici avec IMPACT_medias