Le matin où nous avons choisi d’aller à leur rencontre, ils sont sept. Age, sexe, origine, formation, durée de séjour en Suisse, tout les sépare. Leur condition de réfugiés les réunit. Une offre les attire: celle de Caritas, qui organise depuis quatre ans des ateliers de français destinés aux migrants débarqués des quatre coins de la planète.
Assis face au tableau blanc, Kadiatou, 25 ans, de Guinée Konakry, côtoie la Syrienne Ghammi, 33 ans. La première, nettoyeuse, est en Suisse depuis décembre dernier, la seconde, cuisinière, est ici depuis un an et cinq mois.
A leurs côtés, Mohammad Hassan, 73 ans, d’Afghanistan, le plus âgé du groupe, fidèle à l’atelier depuis trois ans. A Kaboul, il était cordonnier, comprend-on grâce aux explications de son voisin, Mickael, 34 ans, Ethiopien et qui, lui, travaillait dans le bâtiment.
Yohannes, Erythréen, a 47 ans. Dawit, 40 ans, vient d’Ethiopie. Il est en Suisse...