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Une technique pour protéger des vestiges de la rouille développée à l'Université de Neuchâtel

Une équipe de chimistes et microbiologistes de l’Université de Neuchâtel a développé une nouvelle méthode permettant de protéger des vestiges archéologiques de la rouille. Noeud de la découverte, une bactérie qui vit en l'absence d'oxygène et se "nourrit" de fer.

28 mars 2017, 14:28
Cette découverte a été élaborée au sein du Laboratoire de microbiologie de l'UniNE.

Une souche spécifique de bactéries a permis de protéger des clous en fer datant de la période romaine tardive (IIIe s. après J.-C.). Cette nouvelle méthode de traitement a été développée par des chimistes et microbiologistes de l’Université de Neuchâtel (UniNE).

Lorsque des vestiges archéologiques en fer sont retirés du lieu où ils ont séjourné parfois durant des siècles, ils sont entourés d'une épaisse couche de dépôts et de rouille qui les rend méconnaissables. Pour révéler leur forme d'origine, ils subissent un nettoyage qui met la surface à nu, les exposant à de sérieux risques d'oxydation.

Une mangeuse de fer

D'où l'importance de la découverte élaborée au sein du Laboratoire de microbiologie de l'UniNE, où la chimiste Edith Joseph, principale auteure de cette recherche, était boursière du Fonds national suisse (FNS) entre 2013 et 2016.

La chercheuse a utilisé Desulfitobacterium hafniense, une bactérie qui vit en l'absence d'oxygène et se "nourrit" de fer. La méthode rappelle la caramélisation: les bactéries forment une couche protectrice sur le fer qui empêche la surface de s'oxyder.

Moins polluant, le traitement bactérien se révèle aussi plus rapide que les bains de soude utilisés usuellement pour protéger le fer. "Quelques jours à peine suffisent pour traiter un objet ", précise Edith Joseph, citée mardi dans un communiqué de l'UniNE.

Non pathogène

Pour de grosses pièces comme des canons sortis de la mer, la dessalaison peut prendre plusieurs années. Avec les bactéries, la durée de traitement est indépendante de la taille de l'objet, et ce sans aucune production de déchets toxiques, puisque les micro-organismes ne sont pas jetés après utilisation. De plus, il s'agit d'une souche non pathogène pour les humains.

A ce jour, une dizaine de clous anciens ont servi d'échantillons de démonstration. Le projet continue au sein d'une nouvelle unité de l'UniNE, le Laboratoire de technologies pour les matériaux du patrimoine (LATHEMA). Il est dirigé par Edith Joseph, récemment nommée professeure assistante FNS à l'Institut de chimie.

Fruits d'une collaboration entre les instituts de biologie et de chimie, ces travaux annoncent un avenir prometteur pour le développement de la recherche interdisciplinaire, note encore le communiqué. Ces résultats sont publiés dans la revue Applied and Environmental Microbiology.

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