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Dénonciation pénale pour l’achat du bateau de la police vaudoise

Le Conseil d’Etat vaudois a répondu sur l’achat raté d’un nouveau bateau pour la police à Yverdon. Il déplore notamment l’absence d’un expert «véritable» au sein de la police dans ce dossier. Une dénonciation pénale et une enquête interne ont été ordonnées.

16 mai 2019, 18:42
Au total, le navire aura coûté 816'000 francs et n'aura pour ainsi dire jamais servi.

L’achat de ce bateau dans un chantier naval d’Angri-Salerno (Campanie) avait tourné au fiasco et défrayé la chronique. En mai 2018, le député PLR Marc-Olivier Buffat posait des questions au gouvernement au sujet de ces «petits bateaux qui ne vont même pas sur l’eau». Ce bateau est également utilisé par la police neuchâteloise. 

Coûteux amateurisme

Une année après, le Conseil d’Etat a répondu. Outre de multiples péripéties, il met en exergue l’absence de compétences au sein de la police vaudoise pour l’acquisition de ce bateau. Au total, le navire aura coûté 816’000 francs, travaux après livraison compris, et n’aura pour ainsi dire jamais servi. Il a été livré le 6 décembre 2016 au port de Chevroux.

«Le cahier des charges de l’objet souhaité n’était pas assez exigeant, complet ni contraignant. Il ne se trouvait aucun expert véritable, au sein du personnel de la police cantonale vaudoise, pour élaborer ce cahier des charges ni pour assurer le suivi des travaux. Un expert externe aurait dû être mandaté», écrit le gouvernement.

Navigation interdite

La commission «utilisateurs» n’avait pas non plus les compétences nécessaires. «Seul l’apport ou l’appui d’un véritable expert naval aurait pu assurer un suivi efficace par rapport à la qualité du travail fourni», poursuit l’exécutif.

L’ampleur des défauts n’est apparue que lors de l’utilisation du bateau sur le lac de Neuchâtel. Au point que la police soit finalement contrainte d’interdire sa navigation.

Déterminer les responsabilités

Face à l’ampleur des problèmes, le Conseil d’Etat indique avoir adressé une dénonciation pénale au Ministère public pour vérifier si une infraction a été commise par l’un ou l’autre intervenant. Il faut aussi déterminer si le chantier naval Agromare doit être poursuivi pour une éventuelle escroquerie.

Par ailleurs, une enquête disciplinaire a été ordonnée au sein de la police vaudoise pour savoir si des manquements d’ordre professionnel sont imputables aux cadres de l’administration impliqués dans ce dossier. Le Conseil d’Etat relève que ces derniers sont aujourd’hui tous déplacés dans d’autres fonctions ou partis à la retraite.
 

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