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Un ex-détenu de Guantanamo dédommagé 1 million d'euros devient kamikaze de Daech en Irak

Le parcours de ce djihadiste a de quoi intriguer. Jamal Udeen al-Harith, un Britannique, récemment décédé dans un attentat suicide en Irak avait fait parler de lui par le passé. Avant de rejoindre les rangs de l'Etat islamique, il fut prisonnier à Guantanamo. Il avait ensuite été libéré par la Grande-Bretagne et avait reçu 1 million d'euros de dédommagement.

23 févr. 2017, 10:54
/ Màj. le 23 févr. 2017 à 14:37
Le djihadiste avait perçu un million d'euros à titre de compensation pour ses conditions  détention à Guantanamo.

L'histoire fait grand bruit en Angleterre. Originaire de Manchester, Jamal Udeen al-Harith est mort lundi dans un attentat suicide en Irak. Djihadiste de l'Etat islamique, il a fait exploser sa voiture contre une base à Tal Gaysum, au sud-ouest de Mossoul. Mais, son nom n'est pas tout à fait inconnu des Britanniques. En effet, celui qui a changé son patronyme de naissance - Ronald Fiddler - dans les années 1990, après sa conversion à l'islam, était détenu dans la prison américaine de Guantanamo, à Cuba, comme le rappelle la BBC.

L'homme avait été arrêté en Afghanistan par l'armée américaine en 2001. Sa présence dans le pays était due à un malheureux concours de circonstances, fait savoir le think tank américain The Henry Jackson Society. Après les attentats du 11 septembre 2001 à New York, l'homme part au Pakistan pour un voyage religieux, selon ses propres termes. Alors qu'il fait route vers l'Iran, il traverse une région sous contrôle des talibans qui l'emmènent en Afghanistan pour l'emprisonner à Kandahar; ces derniers le suspectent, en effet, d'être un espion à la solde de la Grande-Bretagne.

Lorsque les troupes américaines débarquent en Afghanistan, ils libèrent les nombreux prisonniers des talibans. Accusés de terrorisme, cinq d'entre eux, dont Jamal Udeen al-Harith, sont capturés par l'armée américaine et envoyés à Guantanamo. Le Britannique y restera de 2002 à 2004. La Grande-Bretagne, alors dirigée par le Premier ministre travailliste Tony Blair, insiste pour qu'il soit libéré, car elle considère qu'il ne représente pas de réelle menace, souligne le Daily Mail. Brièvement interrogé par la police anti-terroriste à son retour en Angleterre, il est finalement relâché.

Dédommagement à plus d'un million

L'homme ne va pas tarder à refaire parler de lui, puisque lui et les autres détenus libérés obtiennent chacun plus d'un million d'euros de dédommagement de la Grande-Bretagne pour torture et traitements dégradants subis lors de leur séjour à Guantanamo. Il semblerait que le MI6, les services secrets britanniques, aurait été complice des mauvaises conditions de détention, dont ils auraient fait l'objet.

Retourné à la vie civile durant 10 ans comme concepteur de sites web, Jamal Udeen al-Harith finit par partir en Syrie en 2014 pour aller garnir les rangs des djihadistes de l'Etat islamique. L'année suivante, son épouse le rejoint en Syrie avec ses cinq enfants. A l'époque, elle a déclaré à Channel 4 qu'elle voulait convaincre son mari de quitter Daech. Après avoir retrouvé Jamal al-Harith elle affirme n'avoir pas été autorisée à quitter le territoire contrôlé par l'EI et avait finalement été exfiltrée.

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