A l'extrémité du terminal 2F, dans une salle aménagée en dortoir, Didier, Béatrice Clerval et leurs deux enfants découvrent le repas qui vient de leur être distribué. Au menu, «du rosbeef, des pommes de terre, une tranche de saumon fumé, du fromage, un chocolat de Noël».
«Les enfants ont eu des cadeaux, on a eu à boire et à manger. On va passer une bonne nuit», déclare avec le sourire Béatrice Clerval. Son vol à destination de Tunis, prévu vendredi en milieu d'après-midi, a été reporté au lendemain. «Ce qui manque, c'est une bonne douche», dit-elle.
400 vols
400 vols ont été annulés vendredi à Roissy, du fait de la neige et du gel, qui ont paralysé la plate-forme, dont le fonctionnement revenait progressivement à la normale dans la soirée, avant un rétablissement complet attendu samedi.
«On aurait très bien pu annuler et rester chez nous», poursuit cette femme originaire du Doubs, mais «ce voyage, dans le désert tunisien avec les chameaux, était prévu depuis deux ans». «Les enfants sont contents d'être là: ils ont eu une photo avec le Père Noël gratuite, des peluches, des figurines Toy Story. En fait, on va repartir plus chargés», s'amuse Béatrice Clerval.
Dortoir improvisé
Dans ce dortoir improvisé, relativement vide et calme, où des agents passent pour distribuer bouteilles d'eau et plateaux repas, Martin Curtis, sa compagne Carol et leur fille de 4 ans, attendent, eux, de pouvoir rentrer à Manchester.
«Nous sommes arrivés à Paris mercredi, sans problème. Notre vol de retour était prévu vers 18h et annulé, sans raison visiblement!», dit Carol, sans une pointe d'ironie, désignant le paysage sans neige derrière les fenêtres de l'aéroport.
«Nous n'avions pas de plan pour ce soir. On devrait être à la maison vers 9h30 demain matin», prend avec plus de philosophie son compagnon Martin, alors que leur petite fille dort profondément dans son lit de camp.
Messe et ministre
Une messe catholique a également été célébrée à 20h30 pour les quelques fidèles regroupés dans une salle du terminal 2F. Peu avant les douze coups de minuit, le secrétaire d'Etat aux Transports Thierry Mariani est venu s'entretenir avec les naufragés du ciel.
«L'urgence aujourd'hui», a-t-il expliqué, est «de voir ce qu'on a à améliorer côté accueil et côté information des passagers (...) pour que «les passagers partent» et retrouvent leurs familles. «Tout début janvier nous allons tirer les conséquences et chercher toutes les responsabilités», a-t-il averti. /ats