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Nouvelles restrictions des investissements de la Chine à l'étranger

La Chine a annoncé de nouvelles restrictions drastiques visant les investissements des entreprises chinoises à l'étranger. Ceux-ci, hors secteur financier, se sont effondrés de 46% au premier semestre

19 août 2017, 10:54
La famille Gao a acquis 80% des parts du club anglais de Southampton.

Après avoir longtemps encouragé les achats effectués par ses firmes à l'international, Pékin a brusquement changé de ton fin 2016, mettant en garde contre les acquisitions "irrationnelles". Le pays a interdit les investissements dans plusieurs secteurs: clubs sportifs, hôtellerie, cinémas, immobilier et divertissement.

"Les investissements à l'étranger non conformes à la diplomatie chinoise du développement pacifique, à la coopération mutuellement bénéfique et à la régulation macroéconomique font l'objet de restrictions", a indiqué vendredi le gouvernement chinois dans une directive, disant vouloir "prévenir les risques".

Les entreprises chinoises ne pourront par ailleurs plus investir dans les pays ou les régions en guerre, ou ceux n'ayant pas de relations diplomatiques avec la Chine.

Clubs de football

La directive interdit aussi les investissements pouvant porter atteinte aux intérêts et à la sécurité du pays. Elle cite notamment la production de matériel et de technologies militaires "non autorisés", les jeux d'argent et la pornographie.

Cette annonce intervient après l'annonce lundi de l'entrée au capital du club de football de Southampton (1re division anglaise) de l'homme d'affaires chinois Gao Jisheng. Selon la presse britannique, la famille Gao a acquis 80% des parts pour quelque 200 millions de livres (248 millions de francs).

De nombreux clubs européens ont attiré depuis trois ans des capitaux venus de Chine: en Espagne (Atletico Madrid, Espanyol Barcelone), en Angleterre (Aston Villa, West Bromwich, Manchester City), en France (Sochaux, Auxerre) ou en Italie (Inter Milan, AC Milan).

Et plusieurs grands groupes chinois ont racheté ces dernières années des fleurons occidentaux: le groupe agrochimique bâlois Syngenta (ChemChina), le Club Med (Fosun), des parts dans Deutsche Bank et les hôtels Hilton (HNA), le palace new-yorkais Waldorf Astoria (Anbang), ou encore le studio hollywoodien Legendary et la chaîne américaine de salles de cinéma AMC (Wanda).

Enquêtes en cours

Mais Pékin mène depuis quelques mois une offensive contre les grands groupes, dont la frénésie d'acquisitions à l'étranger et l'endettement colossal qui en découle sont désormais jugés menaçants pour le système financier chinois.

Les conglomérats Wanda, HNA et Fosun font ainsi l'objet d'enquêtes du régulateur bancaire chinois pour les prêts potentiellement risqués qu'ils ont contractés pour financer leurs achats, selon un communiqué de Wanda diffusé en juin. 

HNA est l'auteur de plusieurs acquisitions de taille en Suisse dans le secteur du transport aérien et est devenu un des nouveaux actionnaires de référence du groupe bâlois Dufry, actif dans le commerce hors taxes.

D'après la presse, l'assureur Anbang est également visé par les régulateurs. Et globalement, c'est tout le secteur privé qui boit la tasse. Seules peuvent continuer à investir à l'étranger les firmes "soutenant l'économie réelle" ou spécialisées dans les nouvelles technologies.

Résultat: les investissements chinois à l'étranger, hors secteur financier, se sont effondrés de 46% au premier semestre à 48 milliards de dollars, selon le gouvernement.

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