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Moscou: nouvelles manifestations prévues après samedi

Fort de son succès de samedi, l'opposition russe annonce vouloir mener de nouvelles manifestations.

26 déc. 2011, 15:33
manifestation_anti-poutine

Une partie de l'opposition russe a annoncé lundi vouloir manifester cette semaine en soutien au dirigeant d'un mouvement d'extrême gauche emprisonné, Sergueï Oudaltsov. Fort de son succès de samedi, elle lorgne surtout sur un nouveau grand rassemblement unitaire en 2012 contre le régime de Vladimir Poutine.

Les partisans de M. Oudaltsov, qui dirige le Front de Gauche, ont appelé sur Facebook à une manifestation lundi après-midi devant le tribunal de Moscou qui a condamné l'opposant dimanche à 10 jours de prison. Le rassemblement n'a pas été autorisé, et risque donc d'être dispersé par la police.

Par ailleurs, une demande d'autorisation de manifester a été déposée à la mairie de Moscou pour le 29 décembre afin de réclamer la libération de M. Oudaltsov. Ce militant d'extrême gauche a été condamné dimanche à 10 jours de prison pour ne pas avoir purgé la totalité d'une peine de détention datant du mois d'octobre.

Grève de la faim

Il venait d'achever une peine de 15 jours pour avoir participé le 4 décembre à une manifestation interdite contre les législatives remportées ce jour-là par le parti de M. Poutine et qui ont déclenché un mouvement de contestation sans précédent en Russie depuis au moins douze ans. M. Oudaltsov, qui effectue une grève de la faim et de la soif en prison, a été hospitalisé à plusieurs reprises ces dernières semaines.

Les détracteurs du régime de Poutine n'ont cependant pas annoncé la date de leur prochaine grande manifestation unitaire, après le succès enregistré samedi, indiquant simplement qu'elle aurait lieu après la période des fêtes en Russie (1er au 10 janvier 2012).

Anti-Poutine

La presse russe a souligné lundi l'ampleur du rassemblement, et relevait que les manifestants ne contestaient plus seulement les législatives controversées du 4 décembre. Désormais, les slogans visent directement le premier ministre Vladimir Poutine, candidat à la présidentielle de mars 2012 pour remporter un troisième mandat de président après ceux de 2000-2008.

«Il y avait deux fois plus de monde. Et si, il y a deux semaines, le slogan principal visait à dénoncer les falsifications aux élections du 4 décembre, cette fois-ci, à chaque minute qui passait le rassemblement devenait de plus en plus anti-Poutine», écrit le journal «Novyé Izvestia».

La presse souligne aussi que le nombre de manifestants avancé par la police - 29'000 - n'était pas crédible, tout en estimant que les 120'000 revendiqués par l'opposition étaient exagérés. Les journaux avancent des chiffres allant de quelque 73'000 manifestants pour le quotidien populaire «Moskovski Komsomolets» à 102'000 selon le périodique d'opposition, «Novaïa Gazeta».

Hétéroclite

Au-delà des querelles de chiffres, «Moskovski Komsomolets» s'interroge désormais sur la stratégie politique que va adopter cette opposition très hétéroclite. Elle est en effet composée de mouvements et de personnalités allant de l'extrême gauche à l'extrême droite en passant par les libéraux, des écrivains et des stars du petit écran.

«Mais les organisateurs ne pensent pas à cela malheureusement, au contraire ils insistent sur le caractère apolitique et civique des manifestations», écrit le journal. «Moskovski Komsomolets» conseille aux détracteurs de M. Poutine, dont la popularité est en forte baisse depuis plusieurs mois, de se mettre d'accord pour soutenir un candidat à la présidentielle.

«Il est évident que (Poutine) gagnera au second tour. Mais ce ne sera pas une victoire inconditionnelle. Cela forcera les dirigeants à réaliser que la société civile existe», relève le journal.

Les autorités respectent le droit des opposants

Le pouvoir russe a pour sa part minimisé l'importance des évènements du week-end. Le porte-parole de M. Poutine, Dmitri Peskov, a assuré dimanche que la majorité soutenait toujours le système en place. Et le nouveau chef de l'administration présidentielle, Sergueï Ivanov a lui estimé lundi que le rassemblement avait prouvé que les autorités russes respectaient les droits des opposants.

Par ailleurs, un policier russe a été condamné lundi à trois ans et demi de prison avec sursis pour avoir violemment frappé un opposant pendant une manifestation à Saint-Pétersbourg, un incident dont l'enregistrement diffusé sur l'internet a fait scandale en Russie.


 

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