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Mexique: les enseignants protestent après les heurts meurtriers de dimanche

Des milliers d'enseignants se sont à nouveau rassemblés dans la ville d'Oaxaca pour dénoncer les heurts meurtriers de dimanche, lors d'affrontements avec la police. Six civils sont morts et plus d'une centaine de civils et de policiers ont été blessés.

20 juin 2016, 21:38
Une manifestation d'enseignants a dégénéré dimanche en heurts meurtriers.

Plusieurs milliers d'enseignants ont manifesté lundi dans l'Etat d'Oaxaca, dans le sud du Mexique, pour dénoncer un "massacre" après la mort dimanche de huit personnes lors d'affrontements avec les forces de l'ordre. Les autorités accusent des tireurs non identifiés.

Rassemblés à l'appel d'un syndicat d'enseignants, les enseignants ont défilé dans la ville touristique d'Oaxaca pour réclamer justice. Des manifestants portant des masques avaient préparé dans la nuit des cocktails Molotov que certains lançaient sur la police.

Six civils sont morts et plus d'une centaine de civils et de policiers ont été blessés dimanche, quand les forces de l'ordre ont tenté de briser le blocus des routes. Ce dernier avait été mis en place depuis une semaine par les manifestants à Asuncion Nochixtlan, près de la ville coloniale d'Oaxaca.

Le chef de la police fédérale Enrique Galindo a indiqué que des hommes armés non identifiés "avaient ouvert le feu sur la population et sur les policiers". Les forces de l'ordre avaient été obligées à faire usage de leurs armes, tout en précisant que les enseignants n'étaient pas impliqués dans ces tirs.

La commission nationale de la sécurité avait auparavant nié que les forces de l'ordre aient eu en leur possession des armes durant les affrontements, qualifiant de "fausses" des photos circulant dans la presse. Mais M. Galindo a reconnu que les policiers avaient dû utiliser leurs armes après être tombés dans une "embuscade" menée par 2000 "radicaux" parmi lesquels certains étaient armés.

 

 

Une vingtaine d'arrestations

Le chef de la police a indiqué sur Radio Formula "que des autopsies étaient en cours" pour déterminer si les victimes avaient été tuées par des projectiles provenant de la police. Plus de 20 personnes ont été arrêtées suite à ces heurts.

A Juchitan, un journaliste a été tué alors qu'il prenait en photo des hommes masqués se livrant au pillage, selon le responsable de la sécurité de cet Etat, Jorge Alberto Ruiz. Une autre personne a été tuée dans cette ville, portant le bilan à huit morts. Selon Juan Garcia, un leader d'une section locale du CNTE, 22 personnes sont par ailleurs portées disparues.

"Infiltrés" mis en cause

Les heurts ont éclaté lorsque quelque 800 policiers sont intervenus pour déloger un millier d'enseignants qui bloquaient depuis une semaine une route d'Asuncion Nochixtlan, avec l'aide d'une centaine d'étudiants et d'autres sympathisants, dont des parents d'élèves. Les forces de l'ordre ont tiré des gaz lacrymogènes sur les manifestants qui ont incendié des véhicules.

Juan Garcia a estimé que des "infiltrés" étaient à l'origine de cette explosion de violence et exigé une enquête de la Comission interaméricaine des droits de l'homme.

La Coordination nationale des travailleurs de l'éducation (CNTE) mène une campagne contre la réforme de l'éducation lancée par le gouvernement du président Enrique Peña Nieto. Elle proteste contre l'arrestation dans cet Etat de deux de ses leaders locaux.

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