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Lesbos se met à l'arrêt pour ne pas devenir une "île-prison" de réfugiés

L'île de Lesbos a décidé lundi de se mettre à l'arrêt. Elle réclame le transfert sur le continent de milliers de réfugiés qui y sont maintenus depuis des mois, en application du pacte entre l'Union Européenne et la Turquie. Plus de 8500 réfugiés vivent sur cette île, pour 4000 places disponibles.

21 nov. 2017, 07:12
Le camp de Moria, où vivotent quelque 7000 réfugiés pour 2350 places.

L'île de Lesbos s'est mise à l'arrêt lundi à l'appel de sa municipalité. Elle réclame le transfert en Grèce continentale de milliers des réfugiés qui y sont parqués depuis des mois en application du pacte UE-Turquie.

Les services publics et de nombreux commerces ont gardé porte close, tandis que des centaines d'habitants ont manifesté dans le chef-lieu de l'île, Mytilène. "Lesbos n'est pas un lieu de relégation, c'est une île", pouvait-on lire sur une des pancartes.

 

>> À lire aussi: Une Valaisanne confrontée à l'urgence du camp de réfugiés de Moria sur l'île grecque de Lesbos

 

Au départ du camp de Moria, où vivotent quelque 7000 d'entre eux pour 2350 places, des migrants et réfugiés ont également manifesté sous le slogan "Ouvrez les frontières".

Le débrayage initié par le maire, Spyros Galinos, était soutenu par les principales organisations professionnelles et syndicales de l'île. Près de 8500 réfugiés et migrants vivent sur ce territoire de 32'000 habitants.

 

 

"Maintenant ouvrez les îles"

"Le maintien sur place de tant de gens, dont la plupart veut en outre partir, n'est pas gérable", a souligné à l'AFP le président de la chambre de commerce et d'industrie locale, Vangelis Myrsinias. La municipalité ne demande pas le renvoi de tous les migrants présents sur l'île, mais que leur nombre ne dépasse pas les 4000 places disponibles.

Les exilés de Lesbos et des autres îles égéennes proches des côtes turques sont, en principe, voués à être renvoyés en Turquie dans le cadre du pacte UE-Ankara conclu en mars 2016 pour couper cette route migratoire. Pour retarder, ou éviter ce sort, la plupart ont demandé l'asile à la Grèce, une procédure qui peut prendre de longs mois.

 

 

Or l'accord UE-Turquie semble dire que, si la demande d'asile est refusée, mais que le requérant n'est plus sur son île d'arrivée, il ne pourra pas être renvoyé. Ce "n'est qu'une interprétation que le gouvernement fait du texte", a estimé Marios Andriotis, porte-parole du maire Spyros Galinos, qui a récemment craint que Lesbos se transforme en "île-prison".

Pour l'instant, seules les personnes vulnérables (femmes enceintes, malades, ayant été victimes de sévices comme Frédéric...) peuvent être transférées sur le continent sans avoir terminé leur procédure d'asile.

Première porte d'entrée en Europe lors du grand exode de 2015 et 2016, Lesbos continue par ailleurs d'enregistrer quotidiennement des dizaines de nouvelles arrivées, notamment de réfugiés syriens et irakiens des zones récemment reprises à l'organisation de l'État islamique (EI).

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