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Les attaques de Breivik commémorées en Norvège

Un an après les attaques d'Anders Behring Breivik en Norvège qui avaient fait 77 victimes, le pays s'est recueilli dimanche.

23 juil. 2012, 06:54
epa03314275 Two young people lay down flowers outside the damaged main government buliding in Oslo, Norway, 22 July 2012, on the first anniversary of the atrocities which took place here and at the Utoeya Island, and in which 77 people perished. 77 people were killed and 209 wounded in what is regarded as the worst act of violence in Norway since World War II. Anders Behring Breivik, who has admitted carrying it out, remains on trial, and judges are yet to decide if he is sane or not before he is sentenced.  EPA/TOR ERIK SCHROEDER NORWAY OUT

La Norvège s'est recueillie dimanche en mémoire des 77 personnes tuées il y a un an par Anders Behring Breivik. Le pays a dans le même temps réaffirmé son attachement aux valeurs libérales rejetées par l'extrémiste de droite.

"Célébrons les morts en savourant la vie", a martelé le Premier ministre norvégien Jens Stoltenberg lors des cérémonies en honneur des victimes mortes le 22 juillet 2011 dans l'attentat à la bombe visant le siège du gouvernement à Oslo et dans la fusillade qui a suivi sur l'île d'Utoeya.

Temps fort de la journée, un millier de Jeunes travaillistes se sont rassemblés sur cette petite île verdoyante pour rendre hommage aux 69 personnes qui ont péri quand Behring Breivik a ouvert le feu sur le camp d'été que le mouvement a coutume d'organiser sur place.

"Même si nous portons un lourd fardeau, nous sommes toujours debouts", a déclaré le chef de la Jeunesse travailliste, Eskil Pedersen, à ses condisciples, dont certains survivants du carnage. Le responsable avait lui-même réussi à fuir Utoeya au début du massacre.

Ne "pas arrêter de rêver"

Sur l'île, même si certains des participants de la cérémonie ont dû partir prématurément sous le coup de l'émotion, l'ambiance était bon enfant, empreinte de larmes mais aussi de rires et d'accolades, a constaté un photographe de l'AFP. Les survivants de la fusillade ont laissé s'envoler un grand ballon en forme de coeur, auquel étaient attachés des messages adressés aux victimes.

Assis sur la pelouse où ils ont été rejoints par M. Stoltenberg, les jeunes gens ont écouté des chansons interprétées par une des leurs, Renate Taarnes, qui a vu son petit ami abattu par le tueur.

"Même après un an, c'est à peine possible de mesurer la souffrance et la peur qui ont saisi Utoeya le 22 juillet dernier", a expliqué le Premier ministre.

"Ce qui s'est produit depuis est d'autant plus impressionnant (...) La jeunesse à travers le pays s'est serré les coudes. Elle n'a pas accepté que l'engagement politique se solde par la mort et a répondu présent pour la démocratie", a-t-il ajouté. A ses côtés, son homologue danoise Helle Thorning-Schmidt a enjoint aux jeunes de ne "pas arrêter de rêver".

Fleurs et pierres gravées

Dans l'assistance, Viljar Hanssen, qui a perdu un oeil atteint par une balle, a tenu à relativiser l'importance de cet anniversaire. "Nous, victimes, vivons avec le 22 juillet quotidiennement. Les familles des victimes vivent avec le 22 juillet quotidiennement. L'absence des disparus sera aussi forte demain", a-t-il dit à la chaîne TV NRK.

Auparavant, les proches des victimes ont pu se recueillir sur Utoeya. Plusieurs dizaines de personnes ont déposé fleurs et pierres gravées au nom des défunts et ont rendu un hommage intime à leurs fils, filles, soeurs, frères ou parents.

"Le peuple a gagné"

Dans la matinée, le chef du gouvernement a participé à une première cérémonie commémorative en honneur des huit personnes qui ont péri dans l'attentat d'Oslo.

"La bombe et les balles visaient à changer la Norvège", a dit M. Stoltenberg. "Le peuple norvégien a répondu en embrassant nos valeurs. Le tueur a échoué, le peuple a gagné", a-t-il ajouté.

Pour conclure la douloureuse commémoration du pire massacre commis en Norvège depuis la Seconde Guerre mondiale, un concert a réuni 50'000 personne en soirée dans le centre d'Oslo avec des artistes scandinaves et Bruce Springsteen.

Les dix semaines de procès d'Anders Behring Breivik, dont le verdict est attendu le 24 août, ont rendu le deuil difficile. En fonction du jugement rendu sur sa responsabilité mentale, le tueur encourt soit un internement en unité psychiatrique pour une durée indéfinie, soit une peine de prison de 21 ans, susceptible d'être prolongée.

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